Marine Le Pen et le RN ne voteront pas la constitutionnalisation de l’IVG

Marine Le Pen et le RN ne voteront pas la constitutionnalisation de l’IVG

RETOURNEMENTLa cheffe de l’extrême droite à l’Assemblée n’appelle par ailleurs pas à une dissolution, même elle pense pouvoir la gagner
Rachel Garrat-Valcarcel

R. G.-V.

Après avoir ouvert la porte cet été, finalement le RN ne votera pas la constitutionnalisation du droit à l’interruption volontaire de grossesse. C’est Marine Le Pen qui l’annonce dans une interview au Journal du dimanche : « Je ne comprends pas bien à quel danger doit répondre cette demande. » La cheffe de l’extrême droite, qui a longtemps eu une position très équivoque sur le sujet, avait laissé entendre en juin, au moment de décision de la cour suprême aux Etats-Unis, qu’elle pouvait éventuellement se joindre aux initiatives de constitutionnalisation de la gauche et de la majorité. Il n’en sera finalement rien. Il faut dire qu’au sein du RN, l’IVG est, en elle-même, loin d’être consensuelle.

Alors qu’Emmanuel Macron a agité une menace de dissolution en privé, la leader du RN considère « qu’il n’a aucun intérêt à l’opérer. En l’état, elle consisterait à congédier les électeurs en leur disant ''vous avez voté, ça me plaît pas, donc on remet les compteurs à zéro et on revote.'' ». Marine Le Pen, qui n’appelle pas à des élections législatives anticipées, n’en a pas peur non plus. Elle considère même qu’une dissolution pourrait lui être favorable, peut-être même jusqu’à imposer un premier ministre du RN au président. La députée du Pas-de-Calais ne vise néanmoins pas Matignon, mais l’Elysée.

Fournas pas raciste mais « maladroit »

Elle place d’ailleurs déjà ses pions en vue de 2027 : « Si je décide – ce qui n’est pas encore le cas - d’être à nouveau candidate à l’élection présidentielle de 2027, ce sera pour présider le pays. Mais il faut que les conditions soient réunies pour être la meilleure candidate possible. » Marine Le Pen donne rendez-vous dans trois ans et demi. En attendant, l’ancienne présidente du RN affirme qu’elle ne votera pas l’augmentation du Smic à 1.600 euros comme proposée par la Nupes. Pas plus la loi immigration de Gérald Darmanin.



Enfin, Marine Le Pen a défendu l’interpellation raciste de Grégoire de Fournas qu’elle juge certes « maladroite » mais sur le fond « il a défendu les positions du RN ». Elle dénonce « une union sacrée pour nous empêcher de parler d’immigration ». Au sujet de l’Ocean Vicking, la députée du Pas-de-Calais est d’ailleurs on ne peut plus claire : « Moi présidente, je n’accepterai pas que ces bateaux de passeurs débarquent des migrants chez nous »