sursisL'Assemblée rejette la motion de censure Nupes, le volet recettes adopté

Budget : Elisabeth Borne échappe à la censure malgré le soutien du RN à la motion Nupes

sursisLe Rassemblement national a apporté son soutien à la motion sur le budget de la gauche, repoussée avec 239 votes sur les 289 nécessaires
20 Minutes avec AFP

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L’Assemblée nationale a rejeté lundi trois motions de censure sur le budget de l’Etat et de la Sécurité sociale, malgré l’annonce surprise d’un soutien du RN à la gauche Nupes, la Première ministre dénonçant « l’alliance contre-nature » des oppositions. Ces trois votes valent adoption en première lecture des volets recettes du projet de loi de finances 2023 (PLF) et du financement de la Sécu (PLFSS).

Pour le budget de l’Etat, le Rassemblement national a fait un coup politique en apportant son soutien à la motion de gauche Nupes, repoussée à 50 voix près, avec 239 votes sur les 289 nécessaires. Trois écologistes n’ont pas pris part au scrutin, dont Jérémie Iordanoff, qui « refuse de mêler sa voix » à celles de l’extrême droite.

Marine Le Pen a ainsi voulu viser les LR, taxés « d’alliés d’Emmanuel Macron » pour ne pas avoir voté la censure avec le reste des oppositions. Dans la foulée, l’Assemblée a largement rejeté la motion du RN, qui a reçu le soutien du non-inscrit Nicolas Dupont-Aignan et d’un seul député LFI, Jean-Philippe Nilor.

« Alliance contre-nature avec la Nupes »

Dans l’hémicycle, Elisabeth Borne s’en est prise aux « excès » des oppositions. La Première ministre a reproché à la coalition de gauche (LFI, PS, EELV, PCF) des « contre-vérités », jugeant que « l’insoumission a gagné la partie », dans un « pays alternatif où Jean-Luc Mélenchon » aurait remporté la présidentielle.

La cheffe du gouvernement a ensuite pointé le « simplisme et l’outrance » du Rassemblement national, dont « les fondamentaux idéologiques n’ont pas bougé ». « Vous visez le désordre et la discorde au prix d’une alliance contre-nature avec la Nupes », a-t-elle lancé.

Car Marine Le Pen venait d’annoncer son soutien à la motion Nupes, contre « l’arrogance » de l’exécutif. Au « RN, nous ne craignons pas les menaces de dissolution », a assuré la présidente du groupe d’extrême droite dans une allusion à une menace brandie par Emmanuel Macron. RN comme Nupes ont décrit une atmosphère de « fin de règne » avec le recours au 49.3.

« Personne n’y croit »

Ces motions répondent à l’article 49.3 de la Constitution activé à deux reprises mercredi et jeudi par la Première ministre pour faire passer sans vote les parties recettes du projet de loi de finances et de financement de la Sécu.

Dans la soirée, les députés ont rejeté une autre motion Nupes présentée par le socialiste Jérôme Guedj. Les députés vont pouvoir reprendre mardi la suite des discussions sur la partie dépenses de ce budget de la Sécu 2023. Depuis les débuts de la Ve République, c’est la première fois que trois motions de censure sont examinées dans la même journée.

A droite, le chef de file des députés LR, Olivier Marleix, a dénoncé le « rapprochement des extrêmes » : « ces motions de censure, personne n’y croit vraiment, pas même ceux qui les ont déposées. Mais nous n’hésiterons pas à en déposer une nous-mêmes si les circonstances l’exigent », a-t-il assuré.

Une seule motion de censure a été adoptée sous la Ve République, en 1962, faisant tomber le gouvernement de Georges Pompidou.