Réforme de la PJ : Enquêteurs et magistrats manifestent ce lundi
Police•Plusieurs rassemblements sont prévus en milieu de journée20 Minutes avec AFP
Des rassemblements d’enquêteurs de la police judiciaire sont organisés ce lundi partout en France pour manifester contre la réforme de la filière. Avec le soutien de magistrats, les enquêteurs espèrent convaincre Gérald Darmanin de renoncer à son projet. Ils ne sont que 5.600 sur un total de 140.000 fonctionnaires de police mais depuis fin août, ils donnent de la voix pour combattre la réforme de la PJ.
La contestation est montée d’un cran et s’est élargie le 7 octobre avec le limogeage d’Eric Arella, patron respecté de la PJ sud, suscitant l’indignation chez les policiers mais aussi dans le monde judiciaire. « Le point de non-retour est atteint avec toute la PJ. Il (le ministre) ne s’est pas rendu compte qu’il est allé trop loin avec ce renvoi », confiait à l’AFP, il y a quelques jours, un enquêteur de la PJ.
Toulon ne sera pas en rade
Vendredi, plusieurs syndicats et organisations professionnelles de magistrats ont appelé à des rassemblements de protestation lundi aux côtés des policiers de la PJ. Pour nombre de magistrats, cette réforme est « de nature à porter gravement atteinte à l’efficacité des enquêtes et à l’indépendance de la justice ». Les rassemblements sont prévus de 12h00 à 14h00. Il en sera ainsi à Marseille, Montpellier, Toulon, où la mobilisation est la plus importante, mais aussi à Versailles.
A Nanterre, devant l’Arena, les fonctionnaires des offices centraux de la PJ, qui ne sont pas concernés par la réforme, ont également prévu un rassemblement. Le projet controversé de réforme prévoit de placer tous les services de police à l’échelle du département - renseignement, sécurité publique, police aux frontières et PJ - sous l’autorité d’un seul Directeur départemental de la police nationale, dépendant du préfet.
Les agents de la PJ seraient intégrés à une filière investigation, aux côtés de ceux en charge de la délinquance au quotidien. Elle serait ainsi forte de 20.000 personnes, selon le ministre. Les opposants dénoncent le risque d’un « nivellement vers le bas » de la prestigieuse police judiciaire, chargée des crimes et enquêtes les plus complexes, et un renforcement du poids du préfet dans les enquêtes.
À lire aussi