Échange de tirsBruno Le Maire contre-attaque après des critiques du Medef sur le budget

Budget 2023 : Bruno Le Maire fustige les critiques du Medef

Échange de tirsLa première organisation patronale a regretté une « accoutumance à la dépense publique »
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

«Qu’il fasse preuve d’un tout petit peu de cohérence. » Le ministre de l’Économie a dénoncé ce mardi sur France Inter les critiques du Medef sur le projet de budget de la France pour 2023, présenté la veille. Au lendemain d’un communiqué dans lequel la première organisation patronale regrettait une « accoutumance à la dépense publique », Bruno Le Maire, encore copieusement applaudi fin août lors de l’université d’été du Medef, a jugé la critique « un peu fort de café ».

« Le Medef trouve qu’on alourdit la dette et le déficit public ? Je leur fais une proposition : il n’y a qu’à renoncer à baisser les impôts de production, ça coûte huit milliards d’euros, on fera une économie », a ironisé le numéro 2 du gouvernement. Dans son projet de budget, le gouvernement prévoit en effet de supprimer d’ici 2024 la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE), une demande du patronat qui représente une perte de recettes fiscales de huit milliards d’euros.

« Soutenir du bout des lèvres la réforme des retraites »

« Si le Medef veut véritablement que nous réduisions le déficit et la dette, qu’il arrête de soutenir du bout des lèvres la réforme des retraites, qu’il la soutienne avec enthousiasme et détermination », a fulminé le ministre. « C’est huit à neuf milliards d’euros d’économies au bout du quinquennat ».

« Si le Medef veut qu’on réduise la dépense publique, la commission Labaronne [un groupe de députés chargé de proposer des pistes de réduction de la dépense publique] a identifié tous les crédits d’impôt dont bénéficient les entreprises », a indiqué Bruno Le Maire. « Qu’il vienne identifier avec nous les crédits d’impôts que nous pourrions réduire et qu’il fasse preuve d’un tout petit peu de cohérence », a conclu le ministre, sur un ton inhabituellement sec envers le patronat.

La « cohérence »

« Je ne suis pas un homme de colère mais un homme de cohérence. Dans toutes les critiques que j’entends, ce sont les mêmes qui vous disent qu’il faudrait réduire plus les déficits et les dettes et qui font assaut de propositions en matière de nouvelles dépenses publiques », a fustigé le numéro deux du gouvernement.

« Vous dépensez trop mais il faut mieux protéger les collectivités locales ! Vous dépensez trop mais il faudrait un bouclier tarifaire pour toutes les entreprises », a singé Bruno Le Maire, estimant que le gouvernement, lui, était dans la cohérence contrairement au Medef. D’après le ministre de l’Economie, le gouvernement choisit d’être « responsable » en réduisant les dépenses, plutôt qu’être « populaire ».

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« La France [vit] au-dessus de ses moyens »

Dans son communiqué publié lundi, le Medef avait souligné que les dépenses courantes hors crise allaient augmenter de « plus de 62 milliards d’euros en 2023 ». « La France continue de vivre au-dessus de ses moyens », avait estimé l’organisation patronale.

Sur un ton plus modéré, l’Union des entreprises de proximité (U2P) avait déploré lundi une « limite » dans le projet de budget pour 2023. Selon l’organisation qui représente les artisans et les commerces de proximité, le texte « va contribuer à alourdir la charge de la dette du pays sans qu’il soit possible de garantir le niveau de croissance qui sera atteint en 2023 ».