Réforme des retraites : « Décidons vite », lance Edouard Philippe
horizons•L’ancien Premier ministre ne pouvait s’empêcher de donner son point de vue sur la réforme la plus tendue du gouvernementJ.-L.D. avec AFP
«Décidons vite » de la méthode pour réformer les retraites, a lancé samedi Edouard Philippe, invité, comme le secrétaire général de Renaissance Stéphane Séjourné, par François Bayrou aux universités d’été du MoDem où les trois alliés ont rivalisé d’amabilités.
L’hypothèse d’une réforme des retraites via un amendement au projet de loi de financement de la sécurité sociale, évoquée par Emmanuel Macron, divise la majorité. François Bayrou a mis en garde contre un « passage en force » et les députés MoDem ont fait savoir qu’ils voteraient « certainement contre » un tel amendement.
Pas d’hésitation trop longue
« François (Bayrou) a dit très clairement, c’est parfaitement respectable, et en plus c’est fondé sur une analyse souvent juste, sa position. Moi, j’ai dit avec le même souci que François d’arriver à la réforme, et la même lecture des difficultés qu’il a pointées, que quoi qu’il arrive, nous soutiendrions fermement le gouvernement. Mais décidons vite », a déclaré Édouard Philippe.
« Ne laissons pas dériver ce sujet, cette hésitation. Décidons vite et faisons en sorte que soit on bouge rapidement, soit on bouge un peu moins rapidement, mais disons comment nous allons faire, nous n’avons pas besoin de rajouter des hésitations à un sujet qui est déjà compliqué, me semble-t-il », a ajouté l’ancien Premier ministre.
Emmanuel Macron réunira la semaine prochaine avec Élisabeth Borne les chefs de la majorité et les ministres concernés pour faire le point sur la manière d’engager la réforme des retraites, a annoncé samedi l’entourage du chef de l’État.
Quelle direction pour atteindre le point d’arrivée ?
« On connaît tous le point d’atterrissage. On a le droit d’avoir des discussions sur comment on y va, cela ne me gêne pas, et ces débats sont plutôt sains dans une majorité », a de son côté déclaré le secrétaire général du parti présidentiel Renaissance, Stéphane Séjourné.
« Si on veut que ça dure, il faut savoir faire vivre ce collectif avec ses sensibilités différentes, et j’en serai aussi le garant à la place qui est la mienne », a-t-il ajouté. « L’alliance », a pour sa part déclaré François Bayrou, « ça suppose estime réciproque, sens de la solidarité et liberté d’expression ».
« Il peut y arriver qu’il y ait des nuances entre mouvements. C’est très important que les Français mesurent le devoir de liberté qui est le nôtre, celui de chacune des formations » de la majorité. Mais ces nuances « ne portent pour moi en rien atteinte à la solidarité nécessaire. Simplement, c’est pour les Français un gage d’authenticité », selon le patron du MoDem.