Violences faites aux femmes : Le Haut Conseil à l’égalité pour « l’intransigeance » vis-à-vis des politiques
SEXISME•Les élus condamnés pour violences devraient être systématiquement frappés d’une « peine complémentaire d’inéligibilité » selon l’instance20 Minutes avec AFP
La sphère politique doit se montrer « intransigeante » vis-à-vis de ses responsables mis en cause pour des violences sexistes ou sexuelles, a estimé jeudi le Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes (HCE), au nom de l' « exemplarité » des élus.
« Les personnes mises en cause pour violences n’ont pas leur place au sein des institutions représentant la société », a affirmé dans un communiqué cette instance consultative indépendante, rattachée à Matignon.
Cette prise de position survient alors que La France insoumise est engluée dans une polémique pour sa réaction face à la mise en cause d’Adrien Quatennens. Le député LFI, qui a reconnu des violences envers son épouse, est sous le coup d’une enquête, à la suite d’une main courante.
« Aucune réforme sérieuse n’a été envisagée »
Le HCE suggère de « mandater une instance indépendante », comme la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP), pour contrôler la situation des personnalités politiques « au prisme de (ces) violences », et ceci « avant le début de leur mandat ». Les élus condamnés pour violences devraient être systématiquement frappés d’une « peine complémentaire d’inéligibilité », et les partis et institutions politiques devraient se doter de « réseaux de référents anti-violences et de cellules de vigilance », ajoute l’instance consultative.
De son côté l’association militante féministe, l’Observatoire des violences sexistes et sexuelles en politique a estimé nécessaire « la mise en place d’un traitement des signalements clair et externe aux partis, articulé avec le système judiciaire ». Si des scandales financiers comme l’affaire Cahuzac ont poussé les pouvoirs publics à agir pour la moralisation de la vie publique, en revanche « aucune réforme sérieuse n’a été envisagée » pour répondre au fléau des violences contre les femmes, a déploré cette association dans un communiqué publié sur Twitter.
L’Observatoire appelle le gouvernement et la présidente de l’Assemblée nationale à « engager une réflexion au plus haut niveau sur la formation de l’ensemble du personnel politique à ces questions ».