Gouvernement: que faut-il retenir du remaniement?
POLITIQUE•Des prises symboliques, et l'arrivée de fidèles...Emile Josselin et B. B.
Deux prises symboliques, Frédéric Mitterrand et Michel Mercier. Le nouveau ministre de la Culture, neveu de l'ancien président de la république, n'a jamais été de gauche. En 1995, il appellait même à voter pour Jacques Chirac à la présidentielle. Mais son nom de famille a tout de même un forte dimension symbolique pour Nicolas Sarkozy. >> Son portrait par ici...
Le sénateur MoDem Michel Mercier est une prise beaucoup plus politique pour le chef de l'Etat. Souvent annoncé, Mercier, s'il a pris quelques distances avec Bayrou, restait tout de même le trésorier du Mouvement démocrate: en plus du symbole, c'est donc une perte lourde au niveau de l'organisation pour le parti de François Bayrou. >> Son portrait ici...
L'arrivée des fidèles. Christian Estrosi se voit récompenser de son activisme en faveur du président de la République, notamment avec la loi sur les bandes. Après avoir été élu maire de Nice en 2008, il revient au gouvernement un peu plus d'un an après. L'aller-retour n'aura toutefois pas été sans casse: parti ministre, il revient secrétaire d'Etat.
Henri de Raincourt, président du groupe UMP au Sénat, remplace Roger Karoutchi au ministère des relations avec le Parlement: ce sénateur a été un partisan loyal de la mise en oeuvre du programme de Sarkozy. Un atout de poids, alors que l'élection à la présidence du Sénat a affiché les désirs d'indépendance. Et que Jean-Pierre Raffarin, battu pour le perchoir, n'a pas manqué de faire usage de sa liberté.
Autre partisan de longue date de Nicolas Sarkozy, Pierre Lellouche, atlantiste notoire, fait lui son entrée au secrétariat aux Affaires européennes.
Le jeune député de la Marne Benoist Apparu (39 ans) fait partie des jeunes sakozystes de choc à l'Assemblée nationale, une fidélité bien utile face à un Jean-François Copé ambitieux. Fraichement élue député européenne, Nora Berra, prend elle la place de Valérie Létard à la solidarité.
>> Ceux qui quittent le gouvernement, c'est par là
Les mouvements internes. Le remaniement a également corrigé une erreur de casting: la nomination de Brice Hortefeux au ministère de l'Intérieur, à la place du ministère du Travail où il a eu du mal à faire ses preuves. Conséquence, Michèle Alliot-Marie change de portefeuille pour devenir Garde des Sceaux. Une mutation où elle récolte au passage un rang de ministre d'Etat, important surtout au regard de la hiérarchie et du protocole.
Même tarif pour Xavier Darcos, carbonisé au ministère de l'Education, qui devient ministre du Travail... où il devra gérer l'éventuel allongement de l'âge du départ en retraite. Un gros dossier. A peine six mois après avoir été nommé aux Affaire européennes, Bruno Le Maire devient ministre de l'Agriculture, en lieu et place de Michel Barnier, élu député européen.
Fidélité récompensée aussi pour Luc Chatel: porte-parole du candidat Sarkozy en 2007, et artisan de la constitution de l'UMP avec lui, il connaît une promotion spectaculaire, pusiqu'il passe d'un secrétariat d'Etat à la consommation au ministère de l'Education nationale.
L'arrivée de Rama Yade aux Sports tient du déclassement sévère. Elle paie son refus d'être candidate aux européennes, et est envoyée succéder à ... Bernard Laporte. Sanction supplémentaire vis-à-vis de son travail, le portefeuille des Droits de l'homme disparait du gouvernement.
Les confirmés. Les poids lourds du gouvernement et les ministres d'ouverture ne bougent pas : Jean-Louis Borloo, Christine Lagarde, Hervé Morin, Roselyne Bachelot, Bernard Kouchner, Fadela Amara, Martin Hirsch… conservent leur ministère.
La parité, quant à elle, n'est toujours pas respectée, avec une large majorité d'hommes - 25 - contre 13 femmes.