POLITIQUEYannick Jadot et des centaines de cadres prônent une « refondation » d’EELV

Yannick Jadot et des centaines de cadres prônent une « refondation » d’EELV

POLITIQUEUn appel à « refonder » le parti en une formation « plus ouverte sur les mouvements associatifs »
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Plusieurs centaines de cadres et militants d’EELV appellent, dans une tribune au Journal du dimanche, à « refonder » leur parti en une formation « plus ouverte sur les mouvements associatifs », une démarche à laquelle s’associe par sa signature l’ancien candidat vert à la présidentielle Yannick Jadot.

Les écologistes organisent de jeudi à samedi prochain leurs journées d’été à Grenoble, placées sous le signe du congrès de décembre.

« Avoir eu raison avant tout le monde ne nous donne aucun droit »

Marine Tondelier, l’initiatrice du collectif interne « La Suite », et qui pourrait briguer la succession au secrétaire national Julien Bayou, constate dans la tribune que sur le dérèglement climatique, « avoir eu raison avant tout le monde ne nous donne aucun droit et ne suffira jamais à nous imposer comme une évidence électorale ou sociétale ».

Le candidat des Verts Yannick Jadot a rassemblé 4,6 % des voix à la présidentielle en avril, loin du premier candidat de gauche Jean-Luc Mélenchon, ce qui a obligé EELV à se ranger derrière ce dernier au sein de la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes).

« Nous souhaitons qu’Europe Ecologie Les Verts se refonde, avec ses partenaires du pôle écologiste [comme Générations et Génération écologie] et toutes celles et ceux qui le souhaiteront », écrit Marine Tondelier, secondée par l’ex-tête de liste aux européennes de Génération écologie Dominique Bourg, la maire de Poitiers Léonore Moncond’huy et l’ancien député et mathématicien Cédric Villani.

Une « classe écologique » existe

Une « classe écologique » existe, « bien plus vaste que la communauté encartée » chez les Verts, estime la conseillère municipale d’Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais) : « Parents et grands-parents inquiets pour leurs enfants », « paysans broyés par le modèle agricole industriel » ou encore « les entrepreneurs conscients des limites planétaires ».

La ligne du mouvement qu’elle souhaite voir naître serait en faveur de la « décroissance » et en « opposition au capitalisme ou au néo-libéralisme économique, au productivisme et aux nationalismes, destructeurs du vivant et des solidarités », précise Marine Tondelier.

Parmi les signataires de la tribune figurent les maires de Grenoble Eric Piolle et de Strasbourg Jeanne Barseghian, l’ancien candidat à la présidentielle Noël Mamère, l’ancien numéro 1 du parti David Cormand, le député Générations Sébastien Peytavie ou encore le président du groupe des écologistes au Sénat Guillaume Gontard.

« Une liste écologiste aux européennes »

Si elle se présentait à la tête du parti, Marine Tondelier pourrait notamment affronter la finaliste de la primaire, l'« écoféministe » Sandrine Rousseau.

Dans une interview également au JDD, Yannick Jadot dit par ailleurs souhaiter « une liste écologiste aux européennes » autonome de la Nupes. « Nos différences avec La France insoumise justifient cette autonomie », plaide-t-il.

L’ex-candidat réclame aussi « un vrai ministère consacré aux risques environnementaux et sanitaires. Toute la protection civile doit y être rattachée, en coopération étroite avec les agences de l’eau, pour la forêt, avec les collectivités pour anticiper… Ensuite, adapter nos villes et sortir d’une agriculture intensive et industrielle, qui s’est développée contre la nature. »