Marine Le Pen « ne partage pas » les valeurs de la République, d’après Elisabeth Borne
EXTREME DROITE•« Il y aura toujours quelque chose qui s’interposera entre nous, cela s’appelle les valeurs », a lancé la cheffe du gouvernement à Marine Le Pen20 Minutes avec AFP
La Première ministre a envoyé un tacle au parti de Marine Le Pen mardi. Elisabeth Borne, qui ne dispose pas d’une majorité absolue à l’ Assemblée nationale, a assuré qu’elle « n’irait pas chercher les voix du Front national » parce que « dans les faits », le parti d’extrême droite « ne partage pas » les valeurs de la République.
« Je n’irai pas chercher les voix du Front national » (devenu Rassemblement national), a déclaré la Première ministre lors de sa première séance de questions des députés au gouvernement. Elle répondait à Marine Le Pen, cheffe de file des députés Rassemblement national, qui lui demandait d'« exécuter les obligations de quitter le territoire » (OQTF) pour les étrangers, « dont l’application reste aujourd’hui à 90 % lettre morte ».
Un « enfilage de perles »
« Il y aura toujours quelque chose qui s’interposera entre nous, cela s’appelle les valeurs », a estimé la cheffe du gouvernement. « Mon ADN, ma colonne vertébrale s’appelle la République. Alors oui, je vous le redis Madame Le Pen, mon identité, c’est la liberté, c’est l’égalité, c’est la fraternité, c’est la laïcité. Et comme Première ministre c’est autour de ces valeurs que je veux rassembler et uniquement autour d’elles ».
« Et ces valeurs, Madame Le Pen, vous avez beau tenter de vous les approprier, je suis convaincue que, dans les faits, vous ne les partagez pas », a-t-elle conclu. Le président du RN par intérim Jordan Bardella a en retour déploré qu’Elisabeth Borne « enfile des perles, des banalités en parlant des valeurs de la République » et que « derrière il n’y a rien ». « Si on ne remet pas en cause la politique d’immigration qui est devenue hors de contrôle en France, on n’enrayera pas l’insécurité », a insisté Jordan Bardella sur BFMTV. Avant de conclure : « les injures de l’exécutif, ça ne nous empêche pas de dormir ».