Qui sont les nouveaux chefs de file des partis à l'Assemblée nationale ?

Législatives 2022 : Qui sont les nouveaux chefs de file des partis à l'Assemblée nationale ?

RECAP'Mathilde Panot, Aurore Bergé, Olivier Marleix... On fait le tour des têtes de gondoles au Palais Bourbon
Xavier Regnier

X.R.

Pas d’inquiétude, vous n’aviez pas à voter pour ces élections, votre job est fait depuis dimanche ! Après la photo de classe, les différents partis à l’Assemblée ont élu leurs présidents de groupe, maintenant que le casting est connu. Poids lourds reconduits, petits nouveaux, montée en grade… 20 Minutes fait le tour pour vous des chefs de file, par ordre d’élection.

LFI sous la direction de Mathilde Panot

A l’unanimité d’un groupe passé de 17 à 75 têtes, Mathilde Panot a été reconduite patronne des députés LFI. La Francilienne de 33 ans avait récupéré cette charge des mains de Jean-Luc Mélenchon en octobre 2021. Saluée pour ses qualités d’organisatrice, elle va devoir réussir à « faire du lien » entre « des combattants avec des caractères volcaniques », indique Alexis Corbière. Cela tombe bien, la députée du Val-de-Marne a aussi une « personnalité tonitruante », agitée comme un repoussoir par ses adversaires.

Mathilde Panot lors d'un meeting de la campagne présidentielle de Jean-Luc Mélenchon.
Mathilde Panot lors d'un meeting de la campagne présidentielle de Jean-Luc Mélenchon. -  Chang Martin/SIPA

Consécration pour le conservateur Olivier Marleix chez LR

Après la défaite de Valérie Pécresse à la présidentielle et l’élection d’une soixantaine de députés tout juste, LR va devoir se reconstruire, et même un peu se réinventer. A ce titre, les deux candidats à la présidence du groupe auraient fait figure d’outsider il y a peu. D’un côté, Julien Dive, 37 ans, héritier de Xavier Bertrand et symbole de la jeune garde du parti. De l’autre, Olivier Marleix, 51 ans, soutien de Laurent Wauquiez dans la course à la tête du parti en 2017 puis de Michel Barnier lors de la primaire de 2021. Député d’Eure-et-Loir depuis 2012, président de la structure départementale du parti, c’est ce représentant de l’aile conservatrice qui a été choisi par 40 voix contre 20, et un vote blanc.

Olivier Marleix.
Olivier Marleix. - Jacques Witt/SIPA

Aurore Bergé élimine la concurrence à Renaissance

Malgré quatre candidats, la présidence du groupe Renaissance (ex-LREM), s’est jouée dès le premier tour. Ancienne présidente déléguée du groupe, Aurore Bergé a joué de son expérience pour l’emporter au premier tour avec 88 voix en sa faveur, contre 29 à Guillaume Vuilletet, 25 à Rémy Rebeyrotte et 11 à Stella Dupont. A 35 ans, la députée des Yvelines succède au battu Christophe Castaner, contre qui elle s’était inclinée en septembre 2020. En politique, ses affinités successives, de Nicolas Sarkozy et François Fillon à Alain Juppé puis Emmanuel Macron, lui valent une réputation d’ambitieuse, voire d’opportuniste. « Elle la joue solo », grince un ancien LREM.

Engagée très jeune à droite, elle défend une vision stricte de la laïcité, prend position contre le mariage pour tous en 2013 mais se place en faveur de l’allongement du délai légal de l’IVG. Elle a mené une « campagne offensive » pour la présidence du groupe, « elle mérite le poste », mais « il ne faudra pas qu’elle soit clivante », estime un marcheur, alors qu’elle a déjà créé des polémiques au sein de la majorité précédente et qu’il faudra créer du consensus avec les oppositions pour gouverner. Très à l’aise sur les plateaux de télévision, Aurore Bergé s’est imposée en première ligne de la macronie depuis son arrivée à l’Assemblée en 2017. Mais son ton offensif l’a éloigné d’un poste au gouvernement. « Elle est sur tous les fronts, parfois il vaut mieux décélérer, cibler ses interventions » et « je pense qu’elle leur fait peur » au sein de l’exécutif, disait un responsable de la majorité récemment.

Avec Laurent Marcangeli, Horizons regarde vers le Sud

Doté de 29 sièges, le parti d’Edouard Philippe sera un allié « loyal » mais « libre » du gouvernement. C’est d’ailleurs un ami de l’ancien Premier ministre, Laurent Marcangeli, qui a été élu par acclamation à la tête du groupe. Le maire d’Ajaccio, avocat de 41 ans, élu député de Corse-du-Sud, incarne bien le lien entre droite et macronie de son parti. Elu député en 2012 sous les couleurs de l’UMP, cet opposant aux nationalistes corses avait ramené la droite à la mairie d’Ajaccio en 2014, avant de soutenir Emmanuel Macron dans sa quête d’un second mandat.

Laurent Marcangeli en présence d'Emmanuel Macron, le 6 février 2018.
Laurent Marcangeli en présence d'Emmanuel Macron, le 6 février 2018. -  ZIHNIOGLU KAMIL/SIPA

Chasse gardée communiste pour André Chassaigne

Avec 12 députés communistes, la reconduction d’un groupe n’était pas gagnée. Six députés ultramarins les ont rejoints, et remis André Chassaigne à leur tête. Cet ancien professeur de Lettres et d’Histoire-géo puis principal de collège, au verbe haut et à la moustache fournie, préside depuis 2012 le groupe Gauche démocrate et républicaine. L’élu du Puy-de-Dôme de 71 ans a été adoubé par Fabien Roussel, comme étant « celui qui connaît le mieux le fonctionnement de cette maison ». Opposé à un groupe unique pour la Nupes, son inimitié avec Jean-Luc Mélenchon est notoire depuis leur duel pour prendre la tête du Front de gauche en 2012.

Jean-Paul Mattei modère les députés MoDem

Proche de François Bayrou, Jean-Paul Mattei est élu nouveau président des députés MoDem. Décrit comme « sage et roublard à la fois » au MoDem, le notaire de 68 ans est ancré au centre-droit et a succédé en 2017 à l’ancien patron MoDem dans sa circonscription des Pyrénées-Atlantiques.

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D’origine corse mais ayant toujours vécu en Béarn, Jean-Paul Mattei met volontiers en avant son « grand sens de la médiation, de la conciliation qui est l’ADN de (s) on métier ». Il l’a emporté par 36 voix contre neuf à son seul concurrent Nicolas Turquois.

Au PS, Vallaud prend la suite de Rabault

Le député Boris Vallaud élu chef de file du PS.
Le député Boris Vallaud élu chef de file du PS. - Ludovic MARIN / AFP

La présidente sortante du groupe Valérie Rabault ne se représentant pas, plus intéressée par la présidence de la commission des Finances, c’est Boris Vallaud qui récupère la tête des députés PS. Le poste aurait pu échoir à Jérôme Guedj, poids lourd du parti et tombeur de la ministre Amélie de Montchalin dans l’Essonne, mais l’ex-président de département a retiré sa candidature dans la matinée. Restait donc un duel entre Boris Vallaud et Guillaume Garot, remporté haut la main par l’élu des Landes, 26 voix à 4.

Deux pour le prix d’un chez EELV

Comme c’est la tradition chez les écologistes, la présidence du groupe est partagée entre une femme et un homme. Le règlement de l’Assemblée nationale ne prévoit toujours pas ce cas de figure, mais Julien Bayou et Cyrielle Chatelin tiendront les conférences de presse et coordonneront le groupe de 23 députés ensemble. Le secrétaire national du parti, ancien militant du droit au logement, et la députée de l’Isère de 34 ans ont été désignés par leurs pairs, sans que EELV ne détaille les modalités du vote.

Marine Le Pen comme attendu

Pas de surprise au RN. Seule candidate, Marine Le Pen a été désignée présidente du groupe par acclamation, à la demande du président de séance Sébastien Chenu. La candidate malheureuse à l’Elysée avait indiqué qu’elle ne reprendrait pas la tête du parti pour se concentrer sur cette tâche. Outre l’incarnation d’une opposition à Emmanuel Macron au sein du Parlement, elle va en effet devoir gérer et accompagner de très nombreux députés novices.

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« Nous avons reçu une seule candidature à la présidence du groupe RN, celle de Marine Le Pen. Je vais demander à mes chers camarades, chers collègues, de procéder à un vote non pas à main levée mais par acclamation », a déclaré le président de séance et député du Nord Sébastien Chenu. Les 89 députés du groupe se sont alors levés pour applaudir leur nouvelle présidente.


Notre dossier sur les législatives

Les 89 députés doivent encore discuter de l'organisation formelle du groupe, dont le secrétaire général doit être Renaud Labaye, ancien directeur de cabinet de Marine Le Pen pendant la présidentielle.