NEGOCIATONSTout comprendre à l'accord sur le point de rassembler le PS et LFI

Législatives 2022 : Tout comprendre à l'accord sur le point de rassembler le PS et LFI

NEGOCIATONSL’accord doit être voté jeudi soir par la direction interne du Parti socialiste
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

La France insoumise et le Parti socialiste ont conclu un accord ce mercredi pour les législatives, faisant des compromis tant sur les circonscriptions que sur le programme. En quoi consiste cet accord historique ? Pourquoi risque-t-il de coincer ? 20 Minutes fait le point pour vous.

Quel est le but de cet accord ?

Au crépuscule de l’élection présidentielle, La France Insoumise s’est immédiatement tournée vers les législatives. Fort de ses 22 %, Jean-Luc Mélenchon souhaite imposer une coalition au président réélu Emmanuel Macron et obtenir le siège de Premier ministre. Pour parvenir à créer une opposition suffisante pour secouer le gouvernement en place, LFI a choisi de créer une grande coalition de gauche pour les scrutins des 12 et 19 juin.

Dimanche, EELV est entré dans cette « Nouvelle union populaire écologique et sociale », suivie mardi par le Parti communiste. Les socialistes pourraient donc suivre après des négociations qui ont demandé des compromis des deux côtés de la barrière.

Que contient-il ?

Les socialistes obtiennent 70 circonscriptions. La direction du PS n’a toutefois pas précisé combien étaient gagnables, si ce n’est que les « députés sortants désireux de l’accord ont été préservés ».

Le texte programmatique a nécessité des compromis. Figure ainsi explicitement, à la demande du PS, « la défense de la République laïque et universaliste ». Les deux formations assument « des histoires différentes avec la construction européenne », mais l’objectif est commun : « mettre fin au cours libéral et productiviste de l’Union européenne ».

LFI et le PS font un compromis lexical sur les traités en appelant à « ne pas respecter certaines règles » qui empêcheraient l’application du programme. Pour la retraite à 60 ans, elle sera « pour tous » mais le PS a fait ajouter : « avec une attention particulière pour les carrières longues, discontinues et les métiers pénibles ».

Pourquoi le vote interne est-il risqué ?

Le texte doit encore être soumis à l’approbation interne des socialistes. Le Conseil national sera convoqué pour jeudi soir par le bureau national, c’est-à-dire l’exécutif du PS. Olivier Faure, premier secrétaire du PS, veut prendre le temps de convaincre ses 300 membres car son entourage avertit que le vote ne sera pas « une formalité ».

Parmi les points d’achoppement se trouve la 15e circonscription de Paris où va être investie l’insoumise historique Danielle Simonnet. « Les négociateurs [du PS] ont bataillé mais LFI a refusé de considérer Lamia El Aaraje comme sortante », car son élection en 2021 a été invalidée par le Conseil constitutionnel en janvier.

Mécontente pour cette protégée d’Anne Hidalgo, la fédération PS de Paris va probablement appeler ses représentants au Conseil national à voter contre l’accord, a indiqué Rémi Féraud, chef de la majorité socialiste au Conseil de Paris, à l’AFP.

Qui s’oppose ouvertement à cette union ?

En plus du vote délicat au Conseil national, Olivier Faure doit composer avec la fronde d’un courant minoritaire et de figures historiques du parti, comme l’ancien président François Hollande et l’ancien Premier ministre Bernard Cazeneuve qui menace de partir.

Son ancien ministre de l’Agriculture, le maire du Mans Stéphane Le Foll, s’est dit sur France 2 prêt à « conduire la campagne » des dissidents, « tous ceux qui vont être candidats quand même parce qu’ils n’accepteront pas l’accord ».

Parallèlement, des discussions se poursuivent avec le parti trotskiste NPA, enthousiaste au départ mais désormais rebuté par l’alliance avec le PS, avatar selon lui du « social-libéralisme ».