Jack Lang a le sens de la métaphore animalière pour tâcler son successeur rue de Grenelle. Interrogé ce mercredi sur RTL sur la récente proposition de Xavier Darcos d'installer dans certains établissements des portiques pour détecter d'éventuelles armes, l'ancien ministre de l'Education nationale a ironisé sur «des propos en peau de lapin» d'un «tigre de papier qui cherche à survivre quelques semaines encore».

«Ce qu'il annonce là ne relève d'aucune manière de sa compétence» mais de celle des collectivités locales, a-t-il ajouté, estimant que «l'équipe ministérielle [était] grillée» et avait perdu son autorité (...). Le ministre ne peut plus aller dans aucun établissement.»

Déplorant «un immense gâchis», Jack Lang a «préconisé que la prochaine fois, c'est-à-dire peut-être dans un mois, il n'y ait qu'un seul ministre en charge de l'éducation, de la maternelle à l'enseignement supérieur».

«C'était plus facile à son époque»

Sollicité par RTL pour une réaction, Xavier Darcos a évité de répondre: «Compte tenu de l'intelligence de M. Lang, celui-ci devrait déroger au principe archaïque selon lequel tout prédécesseur mésestime ses successeurs», déjà pris par sa collègue de la Justice, Rachida Dati, pour contrer les critiques d'Elisabeth Guigou, ex-Garde des Sceaux.

Le ministre de l'Education n'en a pas été moins acerbe: «C'était plus facile à son époque où, ne réformant rien, il couvrait le ministère de postes et de moyens pour des résultats dont personne ne se souvient.» Quant à la formule d'«équipe ministérielle grillée», il rétorque: «Après avoir fait la danse du ventre pour y entrer et n'avoir pu y arriver, Jack Lang préfère aujourd'hui critiquer ce même gouvernement. Personne n'est dupe de son jeu.»