Présidentielle 2022 : Les jeunes de Seine-Saint-Denis prennent la parole et interpellent les candidats
PREOCCUPATIONS•104 jeunes Séquano-Dionysiens de 18 à 29 ans ont été interrogés sur leur vision de la France, le sujet le plus important selon eux dans cette campagne électorale et leur position sur le vote20 Minutes avec agence
Inégalités hommes-femmes, handicap, écologie, logement, pouvoir d’achat, racisme, égalité : les préoccupations et revendications d’une centaine de jeunes de Seine-Saint-Denis ont été présentées ce mercredi à Saint-Denis lors d’une soirée « 2022 avec nous » organisée par le département.
Pendant plusieurs semaines, 104 jeunes, âgés de 18 à 29 ans et issus de toutes les villes de Seine-Saint-Denis, avaient été interrogés sur trois thèmes : leur vision de la France, le sujet le plus important selon eux dans cette campagne électorale et leur position sur le vote. A moins de trois semaines du premier tour de l’élection présidentielle, leurs réflexions ont fait l’objet d’une vidéo de vingt minutes diffusée pendant la soirée et retransmise en simultané sur la chaîne télévisée Trace Urban et le site Internet du département.
« Les jeunes de Seine-Saint-Denis ne sont pas dépolitisés »
Véra Pludermacher, éducatrice de 27 ans a le « sentiment de ne pas être prise en considération, que ce sont des hommes et femmes riches qui se battent pour avoir une place au sommet et qui utilisent les citoyens comme piédestal ». « On ne vote pas parce qu’on se dit que ça ne va rien changer à nos vies », confesse Samy Belmaharem, chauffeur-livreur de 22 ans. Les principales revendications – être respecté, vivre dignement, pouvoir se lancer, parvenir à l’égalité et pouvoir décider – seront résumées dans une autre vidéo de quelques minutes qui sera envoyée aux équipes de campagne avant la fin de semaine.
L’événement, qui réunissait plus de 200 personnes, dont plusieurs jeunes interviewés, a été l’occasion d’échanges sur ces préoccupations. « Les jeunes de Seine-Saint-Denis et des quartiers populaires ne sont pas dépolitisés », a noté Inès Seddiki, fondatrice de l’association Ghett’up. « Quand les jeunes se prennent en main, ils font de belles choses, il faut les accompagner et faire de leurs revendications des programmes », a-t-elle soutenu.
Les jeunes ont « un regard critique sur la situation en interpellant le pays qui s’éloigne de la devise républicaine », Liberté, Égalité, Fraternité, a salué le président (PS) du département Stéphane Troussel. « On est éloignés du discours rabougri et recroquevillé sur la jeunesse qui ne s’intéresse à rien et qui ne croit plus aux valeurs républicaines ».