LA PEAU DE L'OURSSondages ou pas, Edouard Philippe demande au camp Macron de rester mobilisé

Présidentielle 2022 : Edouard Philippe enjoint au camp Macron de ne pas se laisser endormir par les sondages

LA PEAU DE L'OURS« Rien n'est joué », a avertit l'ancien Premier ministre, ce mercredi à Nice
20 Minutes avec AFP

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L’ancien Premier ministre Édouard Philippe a mis en garde mercredi le camp Macron contre tout excès de confiance en vue de la présidentielle, en appelant à ne pas se « retrancher derrière les sondages » dont « la valeur prédictive est nulle ».

« En dépit de sondages qui peuvent apparaître flatteurs, nous pourrions détourner Jean de La Fontaine et dire que tous les grands sondeurs vivent aux dépens de ceux qui les écoutent », a lancé M. Philippe aux militants niçois, paraphrasant ainsi la fable du Corbeau et du Renard.

« Ceux qui votent décident »

Alors qu’Emmanuel Macron est donné largement en tête du premier tour dans toutes les enquêtes d’opinion, et vainqueur du second quelles que soient les configurations, « la valeur prédictive des sondages est nulle », a insisté M. Philippe.

« Si vous vous retranchez derrière les sondages pour vous rassurer, vous vous retranchez derrière du vide, une image qui ne correspond pas à ce qui sera demain et permet de penser que cela ne correspond même pas à aujourd’hui. C’est ceux qui votent qui décident, et pas ceux qui font, commentent ou commandent les sondages », a-t-il plaidé lors d’une réunion publique au Palais Nikaia.

Le risque de « l’arrogance »

Plusieurs cadres de la campagne de M. Macron expriment effectivement leurs craintes d’une démobilisation de l’électorat à l’approche du premier tour, lié à un sentiment que le scrutin serait déjà gagné. « Les gens n’aiment pas l’arrogance, ni les résultats joués d’avance », a ainsi estimé en petit comité mercredi le maire ex-LR de Nice Christian Estrosi, désormais soutien de M. Macron.

« Parce que notre société politique est liquide, versatile, finalement peu enracinée », a énuméré M. Philippe, « notre pays est dans une situation où les basculements politiques peuvent intervenir rapidement. Autrement dit rien n’est joué dans cette campagne », a encore souligné celui qui a créé son parti Horizons, qui forme l’aile droite de la majorité.

Il loue « l’audace » et « l’expérience » de Macron

Dans son discours, M. Philippe a longuement tressé des lauriers à M. Macron, en déclinant trois « caractéristiques » du chef de l’État : « Le dépassement, l’audace et l’énergie ». « Le mandat prochain sera un mandat difficile, peut-être à bien des égards plus difficile que celui qui vient de s’écouler », a prévenu celui qui a occupé Matignon de 2017 à 2020.



« Nous voulons un président qui ait à la fois l’audace de la jeunesse et l’expérience du sortant. Un président qui compte en Europe mais qui connaisse et aime la France. Un président qui soit adossé à une majorité large et une majorité stable », a scandé M. Philippe.