POUVOIR LOCALLes députés votent ce mardi sur le projet de loi sur la décentralisation

Décentralisation : Les députés votent ce mardi sur le projet « 3DS »

POUVOIR LOCALPorté par la ministre MoDem de la Cohésion des Territoires, Jacqueline Gourault, le texte vise notamment à donner de nouvelles compétences aux collectivités
20 Minutes avec AFP

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C’est un texte qui est censé donner une réponse législative aux aspirations surgies du Grand Débat post-« gilets jaunes » et des consultations avec les élus voulus par Emmanuel Macron. Débattu dans l’hémicycle avant les fêtes, le projet de loi de décentralisation « 3DS » doit être adopté ce mardi par les députés. Il égrène les mesures pour décentraliser, déconcentrer, différencier et simplifier l’action locale.

Sans « big bang » de la décentralisation ou de « grand soir » institutionnel : le quinquennat s’achève sur un texte que les oppositions taclent comme un « fourre-tout » (LFI), de « l’eau tiède » ou un « texte balai de fin de mandat » ( LR). Pour sa part, la majorité préfère l’expression consacrée de « boîte à outils », une antienne régulièrement utilisée pendant la mandature pour décrire des textes qui alignent des mesures disparates et techniques, mais dont le gouvernement espère un impact concret et immédiat sur le terrain.

Un texte très technique

Porté par la ministre MoDem de la Cohésion des Territoires Jacqueline Gourault, qui vante des « mesures opérationnelles », le projet de loi est à ce titre un quasi-cas d’école. Très technique, la plupart de ces dispositions ne parleront pas au grand public mais il s’agit concrètement de donner de nouvelles compétences aux collectivités, de nouvelles places et responsabilités aux élus, de simplifier certaines démarches administratives. Le projet de loi marque aussi une redéfinition de l’État dans les territoires autour des figures du préfet et du sous-préfet.

Chantier institutionnel de la métropole d’Aix-Marseille, pilotage des gestionnaires de lycées, gestion de l’eau par les collectivités, loi SRU obligeant certaines communes à disposer d’un nombre minimum de logements sociaux, ou encore transfert de routes du réseau national aux départements, le texte sort de sa première lecture à l’Assemblée gonflé à 266 articles. Avant son examen au Palais-Bourbon, le Sénat à majorité de droite, à qui la primeur des débats avait été réservée dès juillet, avait imprimé sa marque sur un texte qui doit désormais être discuté en commission mixte paritaire (CMP) réunissant sénateurs et députés. L’objectif est de trouver un accord, pour une adoption définitive avant la fin de la mandature. Mais que pèseront les subtils compromis et équilibres politiques de ce texte alors que la présidentielle d’avril 2022 approche ?

Des mesures de « bon sens »

A l’Assemblée, le député LR Thibault Bazin a salué des mesures de « bon sens » mais a également averti le gouvernement : la CMP devra « redonner du pouvoir aux maires ». Les dispositions relatives à l’eau, à l’assainissement, aux éoliennes ou au plan local d’urbanisme intercommunal (PLUI), « mériteraient d’être retravaillées », selon lui. Aux manettes du projet de loi depuis plus de deux ans, et nantie d’un sens de l’écoute unanimement salué par tous les groupes politiques, Jacqueline Gourault n’a donc vraisemblablement pas terminé son travail de déminage.