Présidentielle 2022 : Eric Ciotti et Valérie Pécresse remportent le premier tour de la primaire des Républicains
ELECTION•Le nom du vainqueur et candidat officiel de la droite pour 2022 sera annoncé samedi à 14h30M.A. avec AFP
Après une campagne intense, Eric Ciotti et Valérie Pécresse ont remporté le premier tour de la primaire des Républicains et s’affronteront dans la dernière ligne droite pour l’investiture du parti pour l’élection présidentielle de 2022, a annoncé le président du parti Christian Jacob, lors d’une conférence de presse.
Les scores étaient particulièrement serrés pour quatre des cinq candidats en lice. Valérie Pécresse passe avec 25 % des votes et Eric Ciotti 25,5 % des voix. Xavier Bertrand et Michel Barnier arrivent juste derrière avec respectivement 22,36 % et 23,93 % des votes. En bon dernier, Philippe Juvin sort avec 3,13 % des voix.
Bertrand et Juvin appellent à voter Pécresse
Et les adhérents se sont déplacés en masse, avec déjà près de 73,6 % de participation à 10 heures. Le second tour aura lieu de vendredi 8 heures à samedi 14 heures. Le nom du vainqueur et candidat officiel de la droite pour 2022 sera annoncé samedi à 14h30.
Quelques minutes après l’annonce des résultats, Xavier Bertrand a appelé au « rassemblement » derrière Valérie Pécresse. « Je remercie les adhérents Les Républicains qui m’ont fait confiance. Pour le second tour je voterai Valérie Pécresse », a affirmé sur twitter celui qui clamait, dans une campagne sur les chapeaux de roues, la nécessité du rassemblement sur une ligne de droite sociale. « Au second tour, j’appelle à voter Valérie Pécresse », a également tweeté Philippe Juvin.
Deux candidats aux lignes bien distinctes
Se retrouveront au second tour deux candidats aux lignes bien distinctes. Valérie Pécresse, 54 ans, « bosseuse » méthodique et attachée aux valeurs républicaines, était la seule femme en lice, et espère décrocher l’investiture avec une ligne libérale sur l’économie et ferme sur le régalien.
En face, Eric Ciotti, 56 ans, « ne s’excuse pas d’être de droite », prône la « rupture », libérale sur l’économie et dure sur le régalien, avec des propositions chocs : préférence nationale sur l’emploi et le logement, retour au droit du sang, « Guantanamo à la française »….
Eric Ciotti loin de faire l’unanimité à droite
Avant même le résultat, son évocation faisait grincer des dents : le maire LR de Saint-Etienne Gaël Perdriau a affirmé au Progrès qu’il ne soutiendrait pas Eric Ciotti s’il venait à gagner le congrès. « Je ne lui apporterai pas mon soutien », a également assuré l’UDI François Sauvadet sur Public Sénat, tandis que le président du Nouveau centre Hervé Morin assurait sur France 2 : « Si on veut avoir une chance de gagner, mieux vaut être avec Pécresse, Bertrand, Barnier, qu’avec Ciotti ».
Marine Le Pen a, elle, ironisé : « Je ne suis pas sûre que ce soit une très bonne nouvelle pour LR de voir que leurs adhérents sont aussi divisés. Je note également que M. Ciotti arrive en tête ce qui démontre en réalité la revanche de la ligne Wauquiez ».
« On n’a pas envie qu’il y ait du sang sur les murs »
Les candidats ont désormais quelques heures pour prendre position avant le deuxième tour, qui commencera vendredi à minuit et se terminera samedi à 14h00. Là aussi, les résultats seront annoncés à 14h30 lors d’une conférence de presse. L’entre-deux tours sera volontairement bref : « On n’a pas envie qu’il y ait du sang sur les murs. On ne veut pas de tractations, de couteaux sous la gorge, il faut que ça aille vite et bien », a affirmé mercredi le porte-parole du parti Gilles Platret sur BFMTV.
Car LR, échaudé par les divisions mortifères de la primaire de 2016 suivies d’une élimination historique au premier tour de la présidentielle, ne peut plus se payer le luxe de rivalités. En 2022, soit elle accède au second tour, soit son avenir de grand parti à vocation gouvernementale sera compromis.
LR à la traîne dans les sondages
La droite reste pour le moment à la traîne dans les sondages, derrière Emmanuel Macron et l’extrême droite. Le mieux placé dans les sondages à droite était jusqu’à présent, Xavier Bertrand. LR espère que le candidat décollera une fois désigné par le congrès. Revenu sur le devant de la scène, LR doit aussi déjouer les télescopages, alors que le polémiste d’extrême droite Eric Zemmour vient de déclarer sa candidature.
Le parti doit également convaincre la part de son électorat potentiellement tentée par la macronie : mercredi, le maire de Nice Christian Estrosi, qui a claqué la porte de LR en mai, a rejoint Horizons, le mouvement de l’ancien Premier ministre Edouard Philippe (ex-LR lui aussi).