Coronavirus : Face à la cinquième vague, le gouvernement monte d’un cran pour sauver les fêtes
SANTE•Le ministre de la Santé, Olivier Véran, a annoncé une série de mesures pour tenter d’endiguer la hausse des contaminationsThibaut Le Gal
L'essentiel
- Olivier Véran a annoncé ce jeudi de nouvelles mesures pour faire face à la cinquième vague de coronavirus.
- Le ministre de la Santé a notamment élargi le rappel vaccinal à toutes les personnes âgées de plus de 18 ans et accentué la pression sur les non-vaccinés.
- L’objectif du gouvernement est d’endiguer cette nouvelle vague et de sauver les fêtes de fin d’année.
«Le virus circule à nouveau, vite, et partout. » Le gouvernement a dégainé de nouvelles mesures, ce jeudi, pour tenter d’endiguer la reprise épidémique. « Oui, la France connaît une cinquième vague. Cette vague sera sans conteste plus forte, plus longue que celle survenue cet été », a prévenu Olivier Véran lors d’un point presse à la mi-journée. Le ministre de la Santé a indiqué que l’exécutif n’envisageait ni confinement ni couvre-feu à ce stade. « Nous pouvons passer cette vague sans recourir aux outils les plus contraignants, si nous savons utiliser les cartes que nous avons en main. »
L’exécutif a donc dévoilé son jeu pour que le pays puisse espérer passer des fêtes de fin d’année dans de bonnes conditions : un rappel vaccinal pour toutes les personnes âgées de plus de 18 ans, un pass sanitaire durci et une pression accrue sur les non-vaccinés.
« Sauvez les fêtes, c’est l’objectif »
Face à l’augmentation rapide du nombre de cas depuis plusieurs jours, et un pic de 32.591 nouvelles contaminations ce mercredi – le plus haut atteint depuis le 24 avril – le gouvernement durcit les règles. A un mois de Noël, le calendrier s’annonce déjà serré. « Sauver les fêtes, c’est l’objectif. La pression hospitalière n’est pas non plus alarmante, donc nous insistons sur des leviers déjà connus, explique Anne Genetet, députée des Français de l’étranger, porte-parole du groupe LREM et médecin de formation. Le premier est d’insister sur les gestes barrières, qui ne sont plus toujours respectés, à l’image des ventes en baisse des masques ou du gel hydroalcoolique. »
Le masque redevient ainsi obligatoire « partout en intérieur » dans les lieux recevant du public, y compris là où le pass sanitaire est demandé (restaurants, cinémas, discothèques…). « Les préfets seront aussi habilités à rendre obligatoire le port du masque pour des événements en extérieur, tels que par exemple les marchés de Noël », qui seront soumis au pass sanitaire, « ou des brocantes », a précisé Olivier Véran.
Pression encore plus forte sur les non-vaccinés
Autre « carte » jouée par le gouvernement : la troisième dose vaccinale élargie à l’ensemble des Français majeurs, cinq mois après leur dernière injection. « Si on connaît une situation moins grave que d’autres pays, c’est grâce au pass sanitaire, qui a eu une incidence forte sur la vaccination. C’est le pass qui nous a permis de passer la quatrième vague correctement », avance Sacha Houlié, député LREM de Vienne. « Pour contenir l’épidémie et passer de bonnes fêtes, il faut donc monter d’un cran. » A partir du 15 décembre pour les plus de 65 ans et du 15 janvier pour les 18-64 ans, le rappel sera donc rendu obligatoire, sept mois maximum après la dernière injection, pour que le QR code reste valide.
Le gouvernement durcit par ailleurs encore un peu plus le ton contre les non-vaccinés. Pour ces derniers, la durée de validité des tests PCR et antigéniques est réduite à 24 heures, contre 72 heures auparavant. « C’est, une fois encore, une incitation extrêmement forte à la vaccination, qui permet de se protéger efficacement contre les formes graves du virus », rappelle Anne Genetet.
A peine ces dernières mesures annoncées, les prises de rendez-vous ont explosé. L’accès au site Doctolib était ainsi soumis à un important temps d’attente. « La logistique est le principal enjeu à venir, mais on l’a déjà surmontée par le passé. Nous allons réarmer des vaccinodromes et nous appuyer sur le tissu des médecins de ville », explique Sacha Houlié. Le ministre de la Santé a, de son côté, tenté de rassurer : « Pendant les deux mois qui vont arriver, chacun pourra avoir été vacciné en bonne et due forme. »