Présidentielle 2022 : Pour leur premier débat, les candidats à l'investiture de LR peinent à se différencier
CONGRES•Xavier Bertrand, Valérie Pécresse, Michel Barnier, Eric Ciotti et Philippe Juvin ont débattu dans l’émission organisée par LCI, RTL et Le Figaro.T.L.G.
L'essentiel
- Xavier Bertrand, Valérie Pécresse, Michel Barnier, Eric Ciotti et Philippe Juvin sont en lice pour le congrès organisé par Les Républicains début décembre afin de désigner leur candidat à la présidentielle.
- Ils ont débattu dans l’émission organisée par LCI, RTL et Le Figaro ce lundi soir.
- On fait le point sur ce qu’il faut retenir de ce premier débat.
Un très long débat, mais peu de différences. Les cinq candidats à l’investiture LR pour la présidentielle s’affrontaient ce lundi soir lors de leur premier débat télévisé. Xavier Bertrand, Valérie Pécresse, Michel Barnier, Eric Ciotti et Philippe Juvin ont échangé pendant plus de trois heures dans l’émission organisée par LCI, RTL et Le Figaro. Attaques contre Emmanuel Macron, passe d’arme sur le chiffrage du projet, critiques contre Eric Zemmour… 20 Minutes revient sur les moments forts de la soirée.
- Emmanuel Macron, cible de tous les candidats
On ne sait pas si le président de la République était devant son poste de télévision, mais les oreilles du chef de l’Etat ont dû siffler. C’est Valérie Pécresse qui a ouvert le feu la première, critiquant sa gestion budgétaire : « Emmanuel Macron a cramé la caisse », a lancé la présidente de l’Ile-de-France, fustigeant « le clientélisme présidentiel » des derniers mois. « La France est surendettée car aucune des réformes structurelles qu’il devait conduire n’a été faite, aucune », a abondé Xavier Bertrand, évoquant la réforme des retraites. « Avec Monsieur Macron, vous avez maintenant Noël en septembre, Noël en octobre, Noël en novembre », a-t-il poursuivi en référence aux différentes aides distribuées par l'exécutif, comme le chèque carburant.
- Passe d’armes Pécresse-Barnier sur le chiffrage du projet
Le premier échange un peu musclé, le seul de la soirée, a eu lieu entre Valérie Pécresse et Michel Barnier. « Michel n’a pas dit comment il financerait ses mesures… », a tancé la candidate francilienne. « Nous ne pouvons plus nous permettre d’augmenter notre dette » , a-t-elle insisté, critiquant implicitement le chiffrage du programme de son collègue et défendant, de son côté, la suppression de près de 200.000 postes de fonctionnaires. L’ancien négociateur, impavide, a répliqué qu’il ne fallait pas faire de promesses intenables auprès des Français.
- Eric Zemmour et le « grand remplacement » s’invitent au débat
Le nom d’Eric Zemmour a été cité après environ une heure de débats. Interrogé sur la thèse du « grand remplacement », défendue par le polémiste, Michel Barnier s’est agacé. « Je n’aime pas cette expression, car elle est utilisée par une personne, qui n’a pas la même histoire que nous, qui confond Pétain et de Gaulle et qui a une vision de stigmatisation permanente de la société », a jugé l’ex commissaire européen. « Je déteste cette expression car elle donne le sentiment que tout est foutu », a abondé Valérie Pécresse. Même tonalité chez Xavier Bertrand : « Monsieur Zemmour, c’est l’échec de Monsieur Macron. Les Français veulent simplement qu’on reprenne en main notre politique migratoire ».
Les trois favoris ont d’ailleurs considéré l’ancien journaliste du Figaro et quasi-candidat à la présidentielle comme un « adversaire » politique, contrairement à Eric Ciotti. Le député des Alpes-Maritimes est d’ailleurs le seul qui a repris à son compte cette formule de manière explicite : « Oui, notre société change […], je n’ai pas peur des mots. »
- Des candidats qui ont des difficultés à se distinguer les uns des autres
Les cinq candidats ont globalement peiné à faire entendre leurs différences sur l’immigration, la sécurité, le nucléaire, la politique étrangère ou le pouvoir d’achat… « Je crois qu’on est tous d’accord, ce n’est pas la peine de se distinguer inutilement. On a chacun des mesures, mais la philosophie est la même… », a d’ailleurs lancé Eric Ciotti, lors des échanges sur la question sécuritaire. Comme un symbole des trois heures écoulées.