Marseille : Un conseil communal pour « une approche transversale de la santé »
INSTANCE•Première en France, l'ambition est de réunir acteurs associatifs, professionnels, chercheurs et citoyens pour infuser les questions de santé dans toutes les politiquesAlexandre Vella
L'essentiel
- La ville de Marseille a lancé son conseil communal en santé, une première du genre en France.
- Médecins, sociologues, citoyens, responsables associatifs et administratifs forment ce conseil, qui siégera quatre fois par an.
- L’ambition est de développer une approche transversale et systémique de la santé.
«Aucune autre ville en France ne l’a fait », s’est félicité Benoît Payan, le maire de Marseille lors de la présentation, ce vendredi, du conseil communal en santé. A l’initiative de cette nouvelle instance, qui a pour objectif de « garantir la bonne santé des Marseillais », par une « approche globale, transversale et systémique », se trouve logiquement Michèle Rubirola, actuelle première adjointe et éphémère maire de la ville, issue de la dernière élection municipale.
Trente-neuf membres, quatre collèges
C’est d’ailleurs celle-ci, médecin de formation et chargée des questions de santé à la ville de Marseille, qui présidera et pilotera ce conseil communal en santé. Il est composé de 39 membres, répartis en quatre collèges : acteurs associatifs, chercheurs, professionnels de santé et citoyens. Chaque collège se réunira séparément avant de mettre en commun quatre fois par an leurs propositions.
La présence d’éminences institutionnelles lors de cette présentation, tels Isabelle Wawrzynkowski pour l'ARS, le professeur Jean-Luc Jouve, chirurgien, professeur des universités et président de la commission médicale de l’AP-HM, ou encore François Crémieux, le directeur de l’AP-HM, témoigne de l’envergure de ce conseil communal de santé, auquel « l’AP-HM y prendra toute sa part », assure ce dernier. De nombreux responsables associatifs ont également été présentés : le docteur Yazid Attalah, de Sept, Faitha Ziana, militante très mobilisé à Frais-Vallon, son quartier, ou encore Khadidja Sahraoui-Chapuis, directrice de l’association Réseaux 13 et sociologue.
Un référent santé dans tous les secteurs politiques de la ville
L’ambition semble colossale. Il s’agit d’œuvrer pour la santé à tous les niveaux : « La santé va être transversale et on va réfléchir à ce qu’il y ait un référent santé dans tous les secteurs politiques de la ville de Marseille : dans les écoles, dans l’urbanisme… », développe Michèle Rubirola, convaincue qu’en matière de santé il faut réfléchir plus large. « Le réchauffement climatique, les politiques vis-à-vis de l’hôpital public et les inégalités sont aussi responsables et impliqués dans notre santé », abonde-t-elle.
De quoi illustrer le propos tenu par Benoît Payan quelques minutes plus tôt. Les habitants « des quartiers populaires vivent en moyenne neuf ans de moins que les autres ». Avec ce Conseil communal en santé, la ville se dote d’un outil supplémentaire pour réaliser son mantra, répété à chaque sortie publique ou presque de ses élus « recoudre la ville ». « Nous avons du pain sur la planche pour quelques années », a conclu Michèle Rubirola.