Marseille : La prochaine venue de Macron agite les débats au conseil municipal
RELANCE•La question des contreparties des aides de Macron pour un grand plan de relance pour la ville suscite des réactions dans l’opposition LR20 Minutes avec AFP
A deux semaines d’un nouveau déplacement d’Emmanuel Macron à Marseille, où il avait présenté début septembre un grand plan pour la ville, la question des contreparties aux aides de l’Etat s’est invitée vendredi au conseil municipal.
En ouverture des débats, le maire socialiste de Marseille, Benoît Payan, a appelé les élus des différents courants politiques à dépasser leurs « différences », au moment où « la ville est probablement en train de s’inventer un nouveau destin », après « la visite historique » du chef de l’Etat pendant trois jours dans la cité phocéenne.
« Une histoire écrite par le président à des fins électorales »
Le président de la République avait alors présenté un grand plan pour Marseille de 1,5 milliard d’euros pour la sécurité, les écoles, la lutte contre l’habitat indigne, les transports et les hôpitaux. Il doit revenir mi-octobre pour un premier point d’étape.
« Nous voulons voir dans la visite d’Emmanuel Macron une opportunité, un volontarisme de l’Etat à accompagner la seconde ville de France », a salué le représentant de l’opposition LR, Lionel Royer-Perreaut, tout en s’étonnant de certaines « contreparties » demandées.
« Le président dit qu’il pilotera la politique de rénovation. Piloter, ce n’est pas accompagner », a insisté l’élu. « On sent bien qu’il y a une tentative de reconcentration de pouvoirs délégués aux collectivités. Faire ce type d’annonce dans la ville de Gaston Defferre, père de la décentralisation, n’est pas anodin », a-t-il ajouté, en dépeignant les élus marseillais comme les « figurants d’une histoire écrite par le président à des fins électorales ».
« Ce qui compte, c’est Marseille »
« Le président a émis des hypothèses, des idées, que je ne partage pas, qui ne sont pas dans mon ADN politique », a répondu Benoît Payan : « Oui, le président a déposé sur la table un certain nombre de contreparties qui sont difficiles à avaler », a-t-il ajouté, citant en exemple « le recrutement d’enseignants par les directeurs d’écoles », qui pour lui « n’a pas de sens ».
Mais « il a également demandé des contreparties très dures à la métropole », s’est amusé l’édile en se référant aux critiques du chef de l’Etat sur la difficulté de l’institution, dirigée par Martine Vassal (LR), « à porter les projets d’intérêt métropolitain » : « Mais je suis fier de l’attention portée par l’Etat à la ville de Marseille et à la gouvernance de la métropole. Ce qui compte, c’est Marseille, qu’on réussisse à fabriquer un grand rattrapage républicain », a-t-il insisté.
Pour la rénovation des écoles, « j’ai proposé au chef de l’Etat, dans un souci de transparence, de faire avec lui une société que je présiderai. Et quand j’occupe un poste, je ne fais pas de la figuration », a-t-il lancé.