Réforme des retraites : Emmanuel Macron affirme s'en occupera « quand on tombera les masques »
BUDGET•Le chef de l’Etat a assuré que le gouvernement avait actuellement « d’autres priorités »M.F avec AFP
En visite ce vendredi à la foire agricole « Terres de Jim » à Corbières-en-Provence, Emmanuel Macron a été interpellé par une agricultrice sur la réforme des retraites. « On fera ça quand on tombera les masques », lui a répondu le président de la République. « Il faudra de toute façon qu’on bouge. Après, il ne faut pas le faire tout de suite », a-t-il encore ajouté, en plein bain de foule. « Il faudra le faire en écoutant tout le monde. Et puis là, on a d’autres priorités, quand même », avec l’épidémie du Covid et la relance économique à mener, a estimé le chef de l’Etat.
« Ne vous faites pas de bile avec tout ça », a-t-il insisté, « il faut qu’on soit intelligent collectivement » pour « trouver le bon système pour sauver nos retraites. » « Si on se dit les choses en vérité, on vit de plus en plus longtemps, on étudie de plus en plus longtemps. Et qui est-ce qui finance les retraites ? C’est les gens qui travaillent. Comment on va faire pour avoir les mêmes retraites ? », a-t-il insisté. « Il faut trouver le bon système pour garder les retraites » mais « pas demander des choses impossibles aux gens qui travaillent », a-t-il conclu.
Des conditions « toujours pas réunies »
Le Premier ministre Jean Castex avait déclaré dès mercredi, à l’issue d’un séminaire gouvernemental présidé par Emmanuel Macron, que les conditions pour relancer la réforme des retraites - pandémie sous contrôle et reprise économique solide – n’étaient « à ce jour toujours pas réunies ».
Même si cette réforme « est une nécessité absolue » pour rétablir l’équilibre du système, « nous avons l’impérieux devoir de favoriser au maximum l’unité du pays », avait-il ajouté, en allusion à l’opposition des syndicats et aux réticences sur cette réforme jusque dans les rangs de la majorité, à quelques mois de la présidentielle 2022.
L’hypothèse d’une relance de la réforme des retraites avait resurgi lundi à travers un article du journal Les Echos selon lequel Emmanuel Macron aurait l’intention de « supprimer les régimes spéciaux de retraite et instaurer le minimum de pension à 1.000 euros » avant la fin de son mandat.