Présidentielle 2022 : LR teste la méthode du panel pour trouver son candidat
ELECTION•Les sondés ne seront pas seulement des militants de LR mais des personnes « qui se reconnaissent dans les valeurs de la droite et du centre »20 Minutes avec AFP
Dans l’espoir qu’une personnalité de « rassemblement » se dégage pour la prochaine présidentielle de 2022 et pour éviter des déchirements mortifères à quelques mois de l’élection, Les Républicains ont décidé d’innover en sondant un panel de 15.000 sympathisants.
« Nous avons travaillé avec Gérard Larcher sur la préparation d’enquêtes d’opinion, sur un panel de 15.000 personnes », a affirmé le président de LR Christian Jacob mercredi à l’occasion d’une conférence de presse.
« Un certain nombre de candidats ont manifesté le désir » d’y participer
Les sondés ne seront pas seulement des militants de LR mais des personnes « qui se reconnaissent dans les valeurs de la droite et du centre », a-t-il assuré à l’issue d’un conseil stratégique LR. Ils seront interrogés sur leurs attentes, mais aussi « sur les différents candidats potentiels et avérés, et leur image », a expliqué Pascal Perrineau, du Cevipof, coordinateur de l’enquête auprès de ce « très gros échantillon ». Un tel processus, inédit, ne va pas dans le sens de primaires, qui ont laissé un souvenir amer en 2016 en exacerbant les tensions. Mais il pose plusieurs questions.
Tout d’abord, qui seront les personnalités testées ? « Un certain nombre de candidats ont manifesté le désir » d’en être, a assuré Christian Jacob, sans détailler. A contrario, Xavier Bertrand, déjà lancé dans la course pour représenter la droite, même s’il n’est plus LR depuis 2017, acceptera-t-il d’être testé, ? D’autres noms sont avancés pour la droite : Valérie Pécresse, Michel Barnier, Bruno Retailleau, voire Laurent Wauquiez ou certains maires d’une moindre notoriété. « Ça permettra d’éliminer les petits candidats, et de convaincre les autres d’entrer dans le processus », estime un député. François Baroin, que la direction de LR continue de pousser malgré son silence, aura du mal à rester dans l’ambiguïté.
Un candidat de « rassemblement »
Le maire d’Antibes Jean Leonetti a été désigné pour chapeauter le processus, avec pour mission de parler aux uns et aux autres. Le résultat de l’enquête, dont « une première vague sortira autour du 20 septembre et une deuxième en octobre », permettra « d’éclairer » le processus de choix sur « des bases scientifiques incontestables », a fait valoir Christian Jacob. Mais une deuxième question se pose : que se passera-t-il en cas de scores serrés ? « Pour plier le match il faut faire 80/20. Ça n’arrivera pas », prédit un député. « Soit on a un candidat qui écrase le match, soit on sera sur un processus de sélection qu’on va préparer en amont », a expliqué Christian Jacob.
Concrètement, l’étude auprès des 15.000 sondés permettra aussi de les interroger sur leurs attentes en matière de départage. Jean Leonetti va plancher sur une méthode qu’il proposera au bureau politique « au plus tard fin septembre ». Fin septembre, c’est-à-dire peu après la première vague de l’enquête, qui prendra « une importance considérable » selon une élue. Car un congrès du parti suivra. Pour Christian Jacob, « l’objectif est clairement d’avoir un candidat de rassemblement » car « il ne s’agit pas de jouer placé ou de chauffer les uns contre les autres ». Il faut d’ailleurs, au-delà du candidat, mettre sur pied « une équipe pour la France » a fait valoir Gérard Larcher mercredi sur France 2.
Le résultat attendu en novembre
Le calendrier général reste toutefois inchangé pour LR, en dépit des appels en interne à accélérer le tempo : « L’objectif du point d’arrivée » pour désigner le candidat reste « novembre », a assuré Christian Jacob. Mais accélérer sur la méthode, en l’annonçant avant les régionales, « permet d’éviter que le 27 au soir, en fonction du résultat, on ait des scénarios divergents qui s’expriment », souligne une cadre du parti, alors que l’échéance des régionales pourrait servir de tremplin à plusieurs présidents de région.
Cette annonce permet aussi de réaffirmer les ambitions d’un parti qui, menacé d’asphyxie malgré sa bonne implantation locale, travaille activement à son programme avec une série de conventions thématiques dont la dernière, sur la santé, s’est tenue mardi. Les LREM « ont déjà désigné leur candidat, comme d’ailleurs le Rassemblement national. (…) Nous ne pouvons pas rester l’arme au pied », a affirmé mardi Jean Leonetti.