LR dévoile ses pistes pour renforcer la souveraineté économique
PROGRAMME•Ils veulent assurer la souveraineté économique de la France20 Minutes avec AFP
Fonds souverain, baisse des charges patronales, aide à la relocalisation… Pour assurer la souveraineté économique de la France, sujet hier « tabou » mais devenu omniprésent à l’approche de la présidentielle, Les Républicains ont présenté leurs pistes, ce mardi.
« La crise sanitaire et économique a été un véritable révélateur, on a découvert combien on était dépendants de l’étranger », a affirmé le président de LR Christian Jacob en ouverture de cette 11e convention thématique.
« Le mot souveraineté n’est plus tabou »
Assurant que « nous subissons depuis plusieurs années un recul important de notre souveraineté économique », Christian Jacob a déploré un « déclin massif de notre industrie, qui représente 10 % de la valeur ajoutée » contre 20 % en Allemagne. Il a aussi regretté « la vente à la découpe de certaines entreprises françaises » comme Alstom ou Alcatel, et un recul de la souveraineté alimentaire, la balance agricole étant « déficitaire pour la première fois depuis 50 ans ». Invité de cette convention, le patron du Medef Geoffroy Roux de Bezieux a souligné que « le mot souveraineté n’est plus tabou », les entreprises ayant dépassé « cette forme de naïveté qui est celle de la mondialisation heureuse ».
Mais « il y a une ligne de crête intelligente à trouver entre souveraineté et protectionnisme », a-t-il ajouté. D’Arnaud Montebourg à Xavier Bertrand, plusieurs responsables politiques ont relancé ces derniers mois le sujet de la souveraineté économique, qui était l’un des volets du plan de relance gouvernemental l’été dernier. « Si on veut penser la souveraineté, l’indépendance a un prix, il faut sortir d’une logique de coûts », a affirmé le député LR Julien Aubert.
« Protéger les secteurs stratégiques contre les menaces étrangères »
Pour Claude Revel, ancienne déléguée interministérielle à l’intelligence économique, la souveraineté économique « est avant tout un état d’esprit ». Il faut « investir à fond là où on a une avance technologique », a-t-elle estimé, mais aussi « utiliser les marchés publics comme l’ont fait depuis très longtemps les Etats-Unis ».
Pour « protéger les secteurs stratégiques contre les menaces étrangères », Les Républicains veulent créer un comité chargé d’examiner « tout projet de fusion ou de reprise pouvant mener au contrôle d’une entreprise nationale par une entité étrangère », et « empêcher l’importation en Europe de produits qui ne respectent pas nos règles de production ».
Une baisse « de 40 milliards d’euros » des impôts de production
Pour « réarmer notre économie », ils proposent un fonds souverain français, un crédit d’impôt incitant à la relocalisation et des aides pour réorienter la recherche publique vers les secteurs de pointe. Enfin, pour « libérer nos entreprises », ils plaident pour baisser « de 25 milliards d’euros » les charges patronales, « simplifier drastiquement notre Code du travail » et autoriser les entreprises à « fixer elles-mêmes, par un référendum interne, le temps de travail ».
De son côté, l’ancien négociateur européen pour le Brexit Michel Barnier a plaidé dans Les Echos pour une baisse « de 40 milliards d’euros » des impôts de production et un allègement des charges sur les « salaires intermédiaires ». « La France peut avoir comme ligne d’horizon d’être dans dix ans la première puissance économique, agricole et écologique d’Europe », a-t-il affirmé.