DEPENSESLa ville de Bastia épinglée par la chambre régionale des comptes

Corse : La ville de Bastia épinglée par la chambre régionale des comptes

DEPENSESDirigée par les nationalistes corses depuis 2014, la ville a connu ces neuf dernières années une explosion de ses dépenses de personnel
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

«Inflation des dépenses de personnel », temps de travail insuffisant, absentéisme élevé… La gestion de la ville de Bastia entre 2012 et 2019 est épinglée dans un rapport provisoire de la chambre régionale des comptes. Ce travail de 177 pages, daté du 20 juillet 2020, porte sur la gestion des comptes de la ville de Bastia entre 2012 et 2019, soit la fin de la dernière mandature d’Emile Zuccarelli (gauche, 2000-2014) et pendant celles des nationalistes Gilles Simeoni (2014-2016) puis de Pierre Savelli (depuis 2016).

La chambre note qu'« en 2019, la capacité d’autofinancement » de la deuxième ville la plus peuplée de Corse après Ajaccio « a nettement diminué et le fonds de roulement a été ramené à un montant particulièrement réduit ». « Le niveau élevé d’endettement » empêche d’envisager d’y recourir à l’avenir de façon importante et « la question de la soutenabilité financière à très court terme de la politique budgétaire doit être posée, la poursuite de la hausse des charges de personnel et le maintien d’un niveau élevé d’investissement n’apparaissant plus compatibles », conclut-elle.

« Absence de transparence et de vision d’ensemble »

Entre le 1er janvier 2012 et le 31 décembre 2019, l’effectif total (titulaires et non titulaires) « s’est accru de 57, passant de 670 à 727 emplois », une hausse encore plus significative à « périmètre constant », avec un total de « 136 emplois » créés, « soit 17 postes supplémentaires en moyenne chaque année ». Ces « recrutements massifs » ont donné lieu à un « accroissement réel de la masse salariale (…) estimé à 7,7 millions d’euros, soit près d’un tiers de plus en 2019 qu’en 2012 », souligne-t-elle.

Cette hausse des dépenses « contraste avec l’activité des agents communaux notoirement amoindrie du fait d’un régime très favorable » du temps de travail (1.572 heures par an entre 2012 et 2016, contre 1.607 légalement prévu) et « d’un nombre majoré de congés ». « Conjuguée à l’absentéisme pour raisons de santé, cette réduction d’activité représente 71 emplois », détaille la chambre. Le rapport invite la commune à supprimer les jours de congés supplémentaires accordés aux agents (27 contre 25 prévus par décret).

Concernant le plan d’investissement de la commune de 90 millions d’euros pour la période 2016-2020, la chambre pointe qu’il souffre d’une « absence de transparence et de vision d’ensemble ». « Le contrôle des grands projets de la ville a mis en évidence des difficultés récurrentes comme les retards et les surcoûts des chantiers » liés à des « travaux imprévus » qui surviennent du fait « bien souvent de carences dans la préparation ou d’une insuffisance des études ».