Unef : Des députés LR réclament des poursuites contre les réunions « en non-mixité » organisées par le syndicat
PANIQUE MORALE•Ces élus et élus estiment que ces réunions « interdites aux blancs » sont une discriminationR. G.-V.
La polémique au sujet des réunions en « non-mixité » organisées par l’Unef pourrait rebondir sur le terrain judiciaire : plusieurs députés et députées Les Républicains, dont Julien Aubert et Valérie Boyer, ont envoyé un courrier au procureur de la République pour le prévenir de ce qu’ils considèrent comme une potentielle infraction.
La présidente du principal syndicat étudiant, Mélanie Luce, a indiqué cette semaine, sur Europe 1, organiser des groupes de parole pour les personnes racisées (c’est-à-dire qui sont victimes de racisme). Il s’agit pour ces personnes de partager leurs vécus sans que des personnes non victimes de racisme, le plus souvent blanches, ne soient acceptées dans ces groupes. D’où le terme de réunion « en non-mixité ».
Une discrimination ?
La non-mixité a beau être une pratique ancienne du syndicalisme (des employés ne font pas de réunions syndicales avec leur patron, par exemple) et très courante (comme des réunions non-mixtes entre femmes dans des associations féministes) la pratique suscite l’ire de nombreux et nombreuses élues de droite, d’extrême droite et de la majorité macroniste. Ces réunions peuvent mener à « des choses qui ressemblent au fascisme », a même estimé ce vendredi le ministre de l’Education Jean-Michel Blanquer, évoquant d’éventuelles « évolutions législatives » pour les rendre illégales.
Les parlementaires LR qui ont écrit ce courrier au procureur de la République estiment que ces réunions « interdites aux blancs » constituent une discrimination des personnes sur la base de leur origine ou de leur appartenance réelle ou supposée à une ethnie. Certains accusent même l’Unef de racisme.
Le concept de « racisme anti-blanc » ou de « racisme inversé » est très contesté par la majorité des chercheurs et chercheuses en sciences sociales.