« Islamo-gauchisme » : Dans une tribune, six ministres dénoncent la « dérive du débat politique »
PROTESTATION•Des proches d’Emmanuel Macron mettent en garde contre le retour, avec cette polémique, du clivage gauche-droiteManon Aublanc
Après sa demande d’une enquête sur « l’islamo-gauchisme » à l’université, Frédérique Vidal s’est attiré la colère de ses plus proches collègues. Dans une tribune publiée par le Monde, ce mardi, plusieurs personnalités politiques, dont six ministres d’Emmanuel Macron, ont déploré un « débat stérile », alertant sur le retour du clivage gauche-droite.
La semaine dernière, la ministre de l’Enseignement supérieur, Frédérique Vidal, a annoncé sur CNews avoir réclamé une enquête auprès du CNRS pour faire un « état des lieux de la recherche », visant notamment « l’islamo-gauchisme qui gangrène la société » et les universités. Une sortie qui a suscité une vive polémique.
Des positions « pour » ou « contre »
Plusieurs figures de la Macronie sortent du silence. Parmi eux, Elisabeth Moreno, ministre chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée à l’Industrie, Cédric O, secrétaire d’Etat chargé du Numérique, mais également Stanislas Guérini, chef du parti présidentiel, Roland Lescure, président de la commission des Affaires économiques de l’Assemblée, ou encore Stéphane Séjourné, proche d’Emmanuel Macron, dénoncent une « irrationalité » autour de ce « concept » qui, selon eux, est « emblématique de la dérive du débat politique ».
Dans leur tribune, les députés et élus rappellent la doctrine fondamentale promue par En Marche ! en 2017, le célèbre « en même temps » : « Le credo et l’éthique politique porté par Emmanuel Macron (…) refusaient le cadre du débat gauche-droite », écrivent-ils. Le clivage gauche-droite, qui a resurgi avec les différentes positions sur l’« islamo-gauchisme », ne permettant « aucun débat » et font émerger uniquement des positions « pour » ou « contre » des notions comme l'« intersectionnalité », le « post-colonialisme » ou encore le « privilège blanc ».