Haïti : Le président appelle la population à se mobiliser contre les enlèvements
GANG•Cet appel à la mobilisation de la population auprès de la police intervient alors que les agents de l’Etat violenteraient les opposants politiques lors de manifestations20 Minutes avec agences
Le président d’Haïti, Jovenel Moïse, a demandé ce lundi à la population à se mobiliser face à la recrudescence des enlèvements contre rançon, parlant notamment d’un « mariage » entre elle et la police. « On vous demande un coup de main », a-t-il déclaré lors d’une allocution diffusée à la télévision et sur les réseaux sociaux. Il veut ainsi « mettre la main sur ces vagabonds, tant sur les vagabonds en col blanc, les auteurs intellectuels des kidnappings, que sur les vagabonds aux souliers et pantalons déchirés qui causent ces problèmes ».
Ce discours présidentiel intervient après l’enlèvement pendant quelques heures d’un élève d’une école primaire dans la matinée de ce lundi. Les riverains avaient dressé des barricades sur un axe majeur de la capitale haïtienne. Des centaines de personnes, dont une majorité d’élèves en uniforme, manifestaient dans la ville pendant la prise de parole du président. Un membre de l’équipe de direction avait aussi été victime d’un rapt.
Soixante décès imputés aux agents de l'Etat
Aucun membre de gang n’a été à ce jour traduit devant la justice. L’ONU a recensé « la mort de 73 personnes est attribuable à des membres de gangs ou des hommes armés non identifiés » en 2018 et 2019. Un chiffre à mettre en parallèle de celui du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits humains qui a publié la semaine dernière un rapport sur les violences policières dans les manifestations de l’opposition politique à cette même période.
Il fait état de 60 décès dans le cadre de cette « utilisation de la force létale par des agents de l’Etat sans égard aux principes de légalité, de précaution, de nécessité, de responsabilité et de proportionnalité ». L’inspection générale de la police nationale d'Haïti (PNH) a ouvert 48 enquêtes à la suite de ces violences, une seule est en cours d’instruction par un juge.