Coronavirus : Face au rebond épidémique, l’exécutif plombé par ses couacs
A TATONS•L'exécutif a mal commencé la semaine, enchaînant les cafouillages et les polémiques liées au nouveau confinementL.C.
L'essentiel
- Le gouvernement a enchaîné les cafouillages cette semaine : une polémique sur l’ouverture des commerces, un rétropédalage sur un couvre-feu dans la capitale et un couac à l’Assemblée sur son projet de loi d’état d’urgence sanitaire.
- A la sortie du Conseil des ministres ce mercredi, le gouvernement n’a annoncé aucune nouvelle mesure sanitaire, en dépit des demandes émanant d’une partie du monde médical et de l’inquiétude du milieu scolaire.
- Une conférence de presse est néanmoins prévue jeudi pour faire le point sur la situation épidémiologique, qui continue de se dégrader.
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- Couac sur un possible retour du couvre-feu nocturne
A l’issue du Conseil des ministres, ce mercredi, le porte-parole du gouvernement n’a fait aucune annonce, renvoyant à la conférence de presse hebdomadaire prévue jeudi. Le ministre de la Santé, Olivier Véran, fera le point sur la situation épidémiologique mais il n’y aura pas de nouvelles décisions, a d’ores et déjà fait savoir Matignon à 20 Minutes.
L’exécutif envisage pourtant des mesures plus restrictives, comme un possible retour du couvre-feu nocturne dans la capitale, voire dans toute l’Ile-de-France. Gabriel Attal l’a prématurément annoncé mardi, avant de se faire recadrer par Matignon, qui a assuré qu’une telle mesure n’était « absolument pas décidée à ce stade ».
Et pour cause, ni la maire de la capitale, ni la présidente de la région n’avaient encore été contactées par le gouvernement, selon un conseiller de l’exécutif. Une annonce prématurée embarrassante pour l’exécutif, régulièrement critiqué par l’opposition pour son manque de concertation.
- Un affront indolore mais humiliant à l’Assemblée
Mardi soir, les députés de la majorité étaient en sous-effectif à l’Assemblée. L’opposition en a profité pour fixer la fin de l’état d’urgence sanitaire au 14 décembre prochain, et non en février 2021 comme le souhaite le gouvernement. Elle a aussi adopté un amendement prévoyant que le confinement ne puisse pas être renouvelé au-delà du 30 novembre sans consultation du Parlement.
L’épisode a visiblement été mal vécu par le gouvernement. Olivier Véran a laissé éclater sa colère dans l’hémicycle. « Si vous ne voulez pas entendre [la gravité de la crise sanitaire], sortez d’ici ! », a-t-il lancé aux députés de l'opposition.
Mais l’exécutif a les moyens de retoquer ces deux amendements surprises en demandant une nouvelle délibération. Cet imbroglio parlementaire retarde toutefois d’un jour l’adoption du projet de loi, à samedi, et ajoute à la confusion générale.
- Confusion sur l’ouverture des commerces
Dès le week-end dernier, le gouvernement s’était empêtré dans un débat sur l’ouverture des commerces non alimentaires et la liste des bien « essentiels » autorisés à la vente. Une polémique qui a suscité la fronde de plusieurs maires qui ont pris des arrêtés pour permettre la réouverture de magasins. Certains arrêtés ont été suspendus par la justice, mais la colère ne désenfle pas chez les commerçants, dont certains ont manifesté à Bayonne ce mercredi.
- Un nouveau confinement jugé trop « light »
En parallèle, plusieurs médecins demandent un durcissement des restrictions pour freiner l’épidémie de Covid-19. Le chef du service des maladies infectieuses à l’hôpital Tenon à Paris, Gilles Pialoux, s’est dit « consterné » par un confinement « complètement light ». Quant au président de la Fédération hospitalière de France, Frédéric Valletoux, il appelle à un resserrement de la vis « si les chiffres ne s’améliorent pas ».
Dans le milieu scolaire, le protocole sanitaire mis en place dans les établissements, maintenus ouverts malgré le reconfinement, est vivement critiqué. Des lycéens, des syndicats enseignants et des associations de parents d’élèves demandent une adaptation des mesures jugées insuffisantes pour lutter contre la diffusion du virus dans les écoles.