LREM : Le parti se déchire lors d’un bureau exécutif sous tension
A L’ARRET•Pour un participant : « Cette réunion, c’est l’horreur, la déprime totale… ». Aurore Bergé a pour sa part démissionné de son poste de porte-parole du parti20 Minutes avec AFP
Rien ne va plus à La République en marche. Quelques heures après la démission de son numéro deux, Pierre Person, le parti s’est déchiré lundi soir lors d’un « bureau exécutif ». Les menaces de démission et amabilités en tout genre y ont fusé. Il faut dire qu’en quittant son poste, Pierre Person avait lancé les hostilités en invitant dans le journal Le Monde « tous ceux qui veulent bâtir les succès de demain à quitter eux aussi leurs fonctions à la tête du parti pour écrire une nouvelle page ».
Moqueries et tacles
Les attaques sont venues de partout. Le député de la Vienne, Sacha Houlié, a voulu par exemple répondre à l’appel de Pierre Person, en annonçant lui aussi son départ de l’instance décisionnaire du parti. Problème : « Il n’en est pas membre de droit, mais simplement invité : en gros il arrêtera de répondre aux invitations… », moque un ponte du parti. Quelques minutes plus tard, alors que le secrétaire d’Etat au numérique Cédric O relativisait les déboires de LREM, selon lui propres à tout parti majoritaire, Sacha Houlié, l’a taclé : « J’espère que tu seras plus convaincant sur la 5G que tu l’as été ce soir ». Commentaire d’un témoin de la scène : « Cette réunion, c’est l’horreur, la déprime totale… »
Face à cette crise qui n’en finit plus au sein du mouvement présidentiel, son patron, Stanislas Guerini, a proposé que le renouvellement des membres du Bureau exécutif (BurEx), initialement prévu en novembre, soit reporté après les élections régionales, au printemps. « Si tu maintiens ce calendrier reporté, alors je ne resterai pas », a alors fustigé la députée Aurore Bergé, tenante de l’aile droite de la macronie, selon qui « le BurEx n’a pas la légitimité à mener les combats à venir ».
« Tu donnes de l’urticaire »
Stanislas Guerini a par ailleurs proposé la nomination de nouvelles personnalités au sein du mouvement : le binôme Marie Guévenoux et Jean-Marc Borello comme numéro deux en remplacement de Pierre Person, ainsi que Sibeth Ndiaye et Clément Beaune à la tête du « pôle idées », ou le député Roland Lescure à la communication du mouvement. A l’annonce de ces noms, Jean-Baptiste Moreau n’a pu s’empêcher de faire la moue. Il s’est alors adressé à Marie Guévenoux : « Tu donnes de l’urticaire à certains députés… »
Après quatre heures de réunion, les propositions de Stanislas Guerini ont finalement été adoptées par un vote : 18 pour, un contre, quatre abstentions. Aurore Bergé a alors annoncé qu’elle quittait le porte-parolat du parti. La crise est donc loin d’être terminée.