ISLAMOPHOBIERoyal aurait aussi quitté la salle devant l’étudiante voilée à l'Assemblée

Etudiante voilée à l’Assemblée nationale : « Estomaquée par ces images », Ségolène Royal assure qu’elle « aurait quitté la salle »

ISLAMOPHOBIEL’ancienne ministre estime que Maryam Pougetoux, la syndicaliste de l’Unef, a été « provocante » en portant le voile, ce qui était pourtant son droit
Rachel Garrat-Valcarcel

Rachel Garrat-Valcarcel

Les personnalités politiques n’en finissent plus de se prononcer sur le sujet : jeudi, une syndicaliste étudiante de l’Unef, Maryam Pougetoux, est venue parler de la précarité étudiante devant une commission de l’Assemblée nationale.

« Problème » : cette étudiante est par ailleurs voilée, ce qui n’a pas plu à plusieurs députés et députées qui l’ont fait savoir et ont quitté la salle. Ségolène Royal, députée de 1988 à 2007, aurait elle aussi quitté la salle. C’est ce qu’elle a dit ce vendredi matin face à Jean-Jacques Bourdin, sur BFMTV et RMC.

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L’ancienne candidate socialiste à l’élection présidentielle de 2007 s’est même dit « estomaquée par ces images ». Pourtant la règle de la chambre basse, comme le principe de la laïcité édicté en 1905, n’interdisaient pas à Maryam Pougetoux de porter son voile, y compris en audition à l’Assemblée. La laïcité promeut la neutralité de l’espace public, pas dans l’espace public, et pour les fonctionnaires, pas pour les usagers des services publics par exemple. A l’Assemblée, les personnes auditionnées n’ont pas l’interdiction de porter des signes religieux.

« Militantisme » et « provocation »

C’est bien le règlement qu’il faut changer, pour Ségolène Royal : il faudrait obliger les personnes auditionnées à avoir la tête découverte, « comme ça on ne cible pas forcément une religion même si c’est bien ça quand même qui est ciblé », a-t-elle dit.

« Le règlement de l’Assemblée nationale n’a pas prévu ce cas : parce que c’était imprévisible ! », a encore dit l’ancienne ministre. Elle estime que le voile porté par Maryam Pougetoux relève du « militantisme » et de la « provocation ». « Elle a le droit de provoquer, heureusement qu’on peut être provocateurs dans notre société. Mais en face il y a les limites, il y a la règle. » Même quand la règle dit qu’elle est dans son bon droit, donc.