POLITIQUECes voeux présidentiels qui ont marqué l'histoire

Ces voeux présidentiels qui ont marqué l'histoire

POLITIQUEChaque année la cérémonie médiatico-politique du 31 décembre raconte un peu de l'histoire de la France…
Emile Josselin

Emile Josselin

Avec l'Ina, 20minutes.fr vous offre une sélection, forcément subjective, de ces vœux présidentiels innovants, étonnants ou historiques.


De Gaulle en 1961: L'année 1961, «rien n'annonce qu'elle se passera dans la quiétude»

Ce qui agite la France en cette fin 1960, c'est le référendum sur l'Algérie, prévu le 8 janvier 1961. De Gaulle en appelle à la paix rétablie et à la naissance de «l'Algérie algérienne», opposant «les mythes, les regrets, les rancunes" aux «facteurs réels». Pari gagné, il remportera le scrutin par 75% en métropole et 69% en Algérie.


De Gaulle salue «le grand mouvement (…) vers l'affranchissement et le développement» des pays d'Afrique comme le Mali, le Sénégal, et le Togo, devenus indépendants. Il s'en prend vivement à l'URSS, qui «encourage et exploite toutes les secousses dans les pays troublés», dans une allusion notamment au début de la rébellion communiste au Vietnam.


De Gaulle et 1968

En cette fin d'année 67, le Général de Gaulle présente ses vœux sur un ton optimiste mais prudent. «Que sera 1968? L'avenir n'appartient pas aux hommes, et je ne le prédis pas», dit le général, qui envisage l'année «avec confiance». Et affirme même que grâce aux institutions, "on ne voit donc pas comment on pourrait être paralysé par des crises.»




Cependant, il reste prudent: «Je ne doute pas que de multiples griefs, regrets, critiques, auront de quoi s'alimenter. Les vers de Verlaine, "Mon dieu, mon dieu, la vie est là simple et tranquille", peuvent évoquer une paisible demeure, et non pas un grand peuple en marche».


L'année suivante, De Gaulle a fait part d'une sorte de lassitude, évoquant «un cœur qui depuis longtemps n'épargne pas les soucis au sujet du sort de la France». Concernant Mai-68, il fustige «l'attrait morbide de l'abyme», et se félicite du retour du «bon sens" symbolisé par le raz-de-marée gaulliste aux législatives. En 1969, il démissionnera suite à l'échec du référendum sur la réforme du sénat et la régionalisation.

Giscard sur le grill en 1975

Il avait déjà conclu ses vœux de 1974, présentés au coin du feu, par un sympathique «salut à toi, 1975», invitant ainsi le tutoiement dans l'allocution présidentielle. Et cette fois, il innove encore, en invitant sa femme Anne-Aymone, à poser à ses côtés.


Dans les minutes qui précèdent l'intervention, on le voit repositionner le cadre des photos, s'inquiéter de la mise en scène et du ton de la voix, signe du soin particulier qu'il accordait à ces vœux new-look. La bienveillante cheminée semble toutefois indisposer la première dame: «on cuit», s'amuse-t-elle. Visiblement peu rompue à l'exercice, elle glissera quelques mots à a fin de l'intervention de son mari. Elle ne reviendra pas l'année suivante, où VGE présentera seul ses vœux, sans épouse ni cheminée.



En 1995, les derniers vœux de François Mitterrand

C'est un classique des vœux de fin d'année, peut-être le plus célèbre. Notamment pour la fin, avec cette fameuse conclusion demi-tragique, demi-mystique: «Je crois aux forces de l'esprit, et je ne vous quitterai pas.»

Amaigri par son cancer, François Mitterrand a entamé son discours par la prise d'otage de l'avion Alger-Paris, et dit trouver dans le dénouement «un véritable réconfort».


En 1996, Chirac et l'horloge et la réduction du temps de travail

Fraîchement élu, le président Chirac doit déjà éteindre le feu allumé par la réforme de la protection sociale d'Alain Juppé, qui a généré un mouvement de grève massif dans la fonction publique pendant près d'un mois, de novembre à décembre. Sur la forme, on notera le balancier de la pendule qui finit par obséder le spectateur. Elle disparaîtra heureusement l'année suivante.


Et vous, quel vœux auriez-vous rajouté? Retrouvez-les ici et dites les nous dans les commentaires.