Plan banlieue: Fadela Amara dénonce les lenteurs
POLITIQUE•Trois cent cinquante délégués de préfet devaient prendre leurs fonctions, ils ne sont qu'une quinzaine...MD avec agence
La secrétaire d'Etat à la politique de la ville, Fadela Amara, a accusé dimanche certains hauts fonctionnaires de «freiner» l'implantation en banlieue de délégués du préfet.
«C'est scandaleux»
«A l'heure où je vous parle, les 350 délégués du préfet annoncés par le président au mois de février, il n'y en a même pas une quinzaine en fonction. C'est quand même scandaleux. Et ce n'est pas faute d'avoir tapé du poing sur la table», a lancé Fadela Amara lors de l'émission «Dimanche soir politique» sur iTélé.
Pour elle, ce retard est dû aux réticences de certains hauts fonctionnaires devant la politique favorisant les banlieues: «il y a des hauts fonctionnaires qui sont de vrais serviteurs de l'Etat, qui poussent et qui aident. Il y en a d'autres qui freinent», a-t-elle expliqué. Sous l'autorité des préfets, ces délégués sont censés régler des problèmes concrets des banlieues, servant d'interlocuteurs à la population.
2.000 contrats d'autonomie signés au lieu de 4.500
La secrétaire d'Etat a par ailleurs admis avoir pris du «retard» dans la signature des contrats d'autonomie, alors que 45.000 sont prévus en trois ans. «On en a à peu près signé 2.000. Normalement, il était convenu qu'on en ait 4.500 en fin d'année 2008. On a pris du retard sur les appels d'offre, les cahiers des charges, les mesures juridiques... On a perdu deux mois», a-t-elle dit. Cependant, «on a accéléré le rythme. Il y a 300 contrats d'autonomie signés par semaine», a-t-elle ajouté, précisant qu'elle comptait sur 20.000 signatures en 2009, au lieu des 18.000 prévues, pour combler le retard.
Ces contrats, proposés par des opérateurs privés de placement, prévoient le versement d'une bourse de 300 euros par mois aux jeunes qui sont accompagnés individuellement pendant six mois, afin de tenter de décrocher un emploi d'au moins six mois, une formation qualifiante ou de créer une entreprise. Le contrat est renouvelable une fois. Au total, le contrat d'autonomie doit être proposé à 15.000 jeunes par an, pour un coût attendu de 250 millions d'euros sur 3 ans.