Gouvernement Castex : Le Premier ministre assume « totalement » la nomination de Gérald Darmanin
POLEMIQUE•Le nouveau ministre de l’Intérieur est accusé de viol, et Jean Castex l'a défendu mercredi matin à la radio20 Minutes avec AFP
Retraites, chômage, coronavirus… Le Premier ministre, Jean Castex, a balayé de nombreux sujets ce mercredi matin, face à Jean-Jacques Bourdin. Le locataire de Matignon a d’abord affirmé assumer « totalement » la nomination de Gérald Darmanin au ministère de l’Intérieur malgré l’enquête pour viol dont il fait l'objet. « J’assume totalement cette désignation, (Gérald Darmanin) a droit comme tout le monde à la présomption d’innocence », a expliqué le chef du gouvernement sur BFM TV, alors que la cour d’appel de Paris a ordonné début juin la reprise des investigations sur les accusations de viol, harcèlement sexuel et abus de confiance portées contre le ministre.
Sur le front du coronavirus, Jean Castex a annoncé qu’il se rendrait dimanche en Guyane, territoire d’Outre-mer où le virus du Covid-19 circule activement. « En Guyane vous l’avez vu, ça se passe mal », a déclaré le locataire de Matignon. « Je viens dans le sens de la mission qui m’a été confiée, avec la volonté de préparer la France à une éventuelle deuxième vague mais surtout en préservant, la vie, la vie économique, la vie sociale », a-t-il ajouté sur RMC/BFMTV. La Guyane, territoire voisin du Brésil particulièrement touché par l’épidémie, comptait mardi 5.178 cas (+124 en vingt-quatre heures), 123 patients hospitalisés et 30 en réanimation, et 21 décès.
Castex veut rencontrer les partenaires sociaux
Les dossiers sociaux sont aussi nombreux sur le bureau de Jean Castex. D’ailleurs, le Premier ministre, Jean Castex souhaite réunir l'« ensemble » les partenaires sociaux « avant le 20 juillet » sur le dossier des retraites en particulier. Il souhaite « rouvrir les négociations » sur le volet universel de la réforme, se pencher sur le financement et veut réunir les partenaires sociaux « tous ensemble avant le 20 juillet », après les avoir reçus séparément jeudi 9 et vendredi 10, afin d'« arrêter une méthode et un calendrier ».
Interrogé sur le fait de savoir s’il comptait allonger la durée de cotisation, M. Castex a répondu : « moi je ne commence pas un dialogue et une concertation en donnant une solution avant de commencer », a-t-il dit., Le déficit du système de retraites devrait approcher cette année le niveau record de 30 milliards d’euros, très loin des 4 milliards attendus avant la crise.
Le flou sur la réforme de l’assurance chômage
Sur le dossier de l’assurance chômage, il veut « décaler la mise en œuvre » de la réforme, dont les syndicats réclamaient l’abandon, mais sans plus de précision. Indiquant qu’il « approuvait » cette réforme « faite au moment où la France avait (…) engrangé la plus forte baisse » du chômage et avant la crise du Covid-19, Jean Castex a estimé que « le fil conducteur, c’est la vie quotidienne des gens, donc on adapte nos outils aux réalités dans leur intérêt ».
Le deuxième volet de cette réforme, qui devait entrer en vigueur le 1er avril, a été suspendu jusqu’au 1er septembre. Le 1er volet, qui durcit les conditions d’ouverture de droits, est lui en vigueur depuis le 1er novembre 2019. S’agissant des jeunes, pour qui l’exécutif a promis des mesures, il s’est borné à indiquer que le gouvernement allait « mettre en place des dispositifs qui pourront massivement renforcer leurs chances d’entrer dans un emploi », sans préciser si ce serait une prime à l’embauche ou un allégement de cotisations sociales salariales.