Coronavirus : Marlène Schiappa craint « l’épuisement silencieux » des femmes pendant le confinement
EGALITE•Pour la secrétaire d’Etat chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes, « les femmes et les hommes ne vivent pas le même confinement »M.A.
Préparation des repas, ménage, courses, devoirs des enfants… Même en confinement avec leur conjoint, les femmes continuent pourtant d’assumer seules la majeure partie des tâches ménagères et éducatives, a regretté la secrétaire d’Etat chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes, Marlène Schiappa, dans un entretien accordé au Point, ce jeudi.
Marlène Schiappa craint « l’épuisement silencieux » des femmes, qui doivent jongler entre l’école à la maison, les repas plus nombreux et le télétravail. Et le sondage Harris cité par la secrétaire d’Etat est inquiétant : 58 % des femmes estiment passer plus de temps que leur conjoint à s’occuper des tâches domestiques en cette période de confinement.
Une « charge mentale démultipliée »
Un chiffre qui n’a pas « surpris » Marlène Schiappa : « 54 % des femmes consacrent plus de deux heures par jour aux tâches domestiques ou éducatives, contre seulement 35 % des hommes ». « Statistiquement, les femmes et les hommes ne vivent donc pas le même confinement », explique-t-elle. Et avec le confinement, tous les repas sont pris à la maison. Si le budget a augmenté, la préparation des repas aussi est en hausse : « Dans 63 % des familles, les repas sont principalement préparés par les femmes pendant le confinement », s’alarme le secrétaire d’Etat, qui estime que les femmes ont une « charge mentale démultipliée ».
« Ce sont en majorité les femmes qui gèrent les plannings, entretiennent le lien avec les enseignants, règlent les disputes entre les enfants », énumère-t-elle. La crainte de Marlène Schiappa ? « L’épuisement silencieux » des femmes à la sortie du confinement « par accumulation de tâches professionnelles et domestiques ». « Ce sondage montre que 20 % des femmes se disent insatisfaites alors que 96 % des hommes sans enfant se déclarent très contents de cette répartition des rôles. On comprend pourquoi », ironise-t-elle.