GUERRE DE POSITIONSLa fin des régimes spéciaux n'est pas négociable, dit Pietraszewski

Réforme des retraites : Le gouvernement ne renoncera pas à la suppression des régimes spéciaux, dit Laurent Pietraszewski

GUERRE DE POSITIONSLaurent Pietraszewski dit aussi que la porte du dialogue est ouverte, tout en en refusant d’emblée bon nombre des propositions des syndicats réformistes
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Le gouvernement ne reviendra pas sur la suppression des régimes spéciaux dans le cadre de la réforme des retraites, assure dimanche dans une interview au Journal du dimanche le nouveau secrétaire d’Etat aux Retraites, Laurent Pietraszewski, au 18e jour d’une grève qui affecte fortement le trafic SNCF et RATP. « Les appels à une trêve lancés par certains responsables syndicaux doivent être entendus » et « les propositions qui ont été mises sur la table à la RATP et à la SNCF (…) doivent permettre de reprendre le travail », exhorte le nouveau « M. Retraites » du gouvernement.

« Mais le dialogue social se poursuit avec les confédérations syndicales », assure-t-il, précisant que sera présenté « lundi un programme et un calendrier de concertation ». Il a néanmoins écarté d’emblée certaines revendications des syndicats CFDT et Unsa, favorables à la réforme, comme la réintégration de quatre facteurs dans le compte pénibilité (postures pénibles, vibrations mécaniques, port de charges lourdes et agents chimiques), qui « n’est pas à l’ordre du jour ». Pour lui, il est préférable de se poser « la question des seuils » de pénibilité, « pour le travail de nuit, par exemple », que le Premier ministre a proposé jeudi d’abaisser à 110 nuits par an au lieu de 120 ».

Le soutien à la grève s’effrite légèrement

Comme d’autres membres du gouvernement avant lui, il écarte aussi la proposition de la CFDT d’une hausse de cotisations pour équilibrer le régime : « Je ne suis pas favorable à une augmentation des cotisations, comme je me refuse à une baisse du pouvoir d’achat des retraités. » Quant à une pension minimum à 85 % du Smic, jugée insuffisante par le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, « c’est pourtant un progrès social majeur », selon M. Pietraszewski, pour qui cependant, « entre 85 % et 100 %, il y a quinze options possibles ».

Défendant l’âge d’équilibre à 64 ans assorti d’un bonus-malus, une ligne rouge pour les syndicats réformistes, il souligne que ce sera un avantage pour « les 120.000 Français qui doivent aujourd’hui aller jusqu’à 67 ans pour avoir une retraite complète ».

Pendant ce temps, dans le même JDD, on apprend dans un sondage Ifop que 31 % des Français soutiennent le mouvement de protestation et 20 % ont de la sympathie pour lui, ce total de 51 % d’avis positifs représente trois points de moins par rapport à une précédente enquête menée par le même institut une semaine plus tôt. A l’inverse, ils sont 34 % à se dire désormais opposés (19 %) ou hostiles (15 %) au mouvement de grève, soit quatre points de plus par rapport à la semaine dernière. 15 % se disent indifférents.

Enquête réalisée du 19 au 20 décembre auprès de 1.007 personnes de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas, par questionnaire auto-administré en ligne et par téléphone. Marge d'erreur de 1,4 à 3,1 points.