PROPOSITIONLaurent Berger veut augmenter les cotisations pour éviter l’âge d’équilibre

Réforme des retraites : Laurent Berger suggère une hausse des cotisations pour éviter l’âge d’équilibre

PROPOSITIONSelon le projet du gouvernement, cet âge pivot doit atteindre 64 ans en 2027 afin d’encourager, grâce à un dispositif de bonus-malus, les Français à travailler plus longtemps
Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, le 23 septembre 2017.
Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, le 23 septembre 2017. - ZIHNIOGLU KAMIL/LE MONDE/SIPA
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Pour éviter l’âge d’équilibre que le gouvernement souhaite introduire dans sa réforme des retraites, Laurent Berger, le numéro un de la CFDT, a suggéré d’augmenter les cotisations. Une proposition que plusieurs membres du gouvernement ont immédiatement rejetée.

« L’âge d’équilibre est totalement injuste, car il pénalise les gens qui ont commencé à travailler tôt », a déclaré le secrétaire général du premier syndicat français dans un entretien paru ce mardi dans La Croix.

« S’il n’y a pas de recul, la CFDT reviendra plus déterminée que jamais en janvier »

Selon le projet du gouvernement, cet âge pivot doit atteindre 64 ans en 2027 afin d’encourager, grâce à un dispositif de bonus-malus, l’allongement des cotisations et ainsi garantir l’équilibre des comptes. Sur ce sujet, « s’il n’y a pas (…) de recul, la CFDT reviendra plus déterminée que jamais en janvier », a prévenu Laurent Berger sur LCI mardi, soulignant qu’il y aurait des « appels à mobilisations ». « Je ne me situe pas dans une perspective où on échouerait », a-t-il ajouté.

Et « si demain le gouvernement dit : on ne fait pas d’âge d’équilibre, on réintègre les critères de pénibilité qui avaient été enlevés en 2018, on augmente un peu plus le minimum contributif (…), on contraint un peu plus les employeurs à l’emploi des seniors (…), la CFDT dira que c’est une réforme plus juste », a-t-il souligné. Pour Laurent Berger, « il y a d’autres solutions de court terme » pour rééquilibrer les comptes, « une hausse des cotisations, par exemple. Pourquoi est-ce tabou d’en parler, alors qu’il paraît tellement évident de demander à ceux qui ont rempli leur contrat de travailler plus longtemps ? ».

Pour le gouvernement, l'« ADN c’est plutôt la baisse des prélèvements obligatoires »

« Pourquoi ne pas ajuster temporairement le système grâce aux réserves des différents régimes (de retraite) ? », remarque aussi le responsable syndical. Plus globalement, Laurent Berger fait « la proposition suivante au gouvernement : confiez à la future gouvernance paritaire du système (universel de retraite que l’exécutif prévoit de mettre en place) la responsabilité de faire d’ici à un an des propositions de retour à l’équilibre à court, moyen et long terme ».

« Sans, bien sûr, imposer le résultat de la négociation avant qu’elle n’ait lieu », prévient-il. Interrogé mardi matin sur CNews sur cette suggestion d’une hausse des cotisations retraite, le secrétaire d’Etat chargé de la fonction publique, Olivier Dussopt, s’est montré circonspect. « Ce n’est pas une surprise de dire que ce gouvernement n’a pas pris comme marque de fabrique ni l’augmentation des cotisations, ni l’augmentation des impôts », a-t-il relevé, faisant valoir que « notre ADN c’est plutôt la baisse des prélèvements obligatoires ».

« Ça tuerait l’économie »

Le ministre des Comptes publics, Gérald Darmanin, a pour sa part assuré que le gouvernement était défavorable à la hausse des cotisations suggérée par Laurent Berger. « Une augmentation de cotisations, c’est moins de pouvoir d’achat pour les salariés et plus de charges pour les patrons, ça tuerait l’économie », a-t-il déclaré sur BFMTV et RMC.

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« Une hausse des cotisations (salariales) baisserait le pouvoir d’achat des actifs », a abondé Agnès Buzyn. Et une augmentation des cotisations patronales « renchérirait le coût du travail, nous perdrions en compétitivité », a-t-elle estimé sur France Inter. Quant à l’idée de puiser dans les réserves, « ça réglerait le problème » du déséquilibre financier « pour un an ou pour deux ans » seulement, a poursuivi la ministre des Solidarités.