LREMLa majorité se prépare avant les annonces sur la réforme des retraites

Réforme des retraites : Expliquer, répondre aux « fausses infos »… Le plan de la majorité après les annonces de Philippe

LREMA la veille des annonces sur la réforme des retraites, la majorité a fait face à une nouvelle journée de mobilisation contre son projet
Edouard Philippe à l'Assemblée le 10 décembre 2019.
Edouard Philippe à l'Assemblée le 10 décembre 2019. - Jacques Witt/SIPA
Laure Cometti

Laure Cometti

L'essentiel

  • Edouard Philippe doit faire des annonces mercredi sur la réforme des retraites, contestée dans la rue par des centaines de milliers d’opposants ce mardi.
  • Le Premier ministre et le président continuent ce mardi de rassembler leur majorité, chargée d’aller expliquer et défendre ce projet qui suscite l’inquiétude des Français.
  • Sans croire aux « annonces magiques », la majorité veut désormais entrer dans le vif du débat, répondre aux opposants et espère une décrue de la contestation.

«Pas d’annonces magiques », mais une phase « de propositions et de décisions ». Edouard Philippe est venu motiver les troupes ce mardi, à la veille de son discours très attendu sur la réforme des retraites, prévu mercredi midi. Alors que des opposants au projet du gouvernement manifestent dans tout le pays, la majorité cale sa feuille de route.

Le discours de Philippe très attendu

Emmanuel Macron s’est contenté d’une brève allusion au mouvement social en évoquant « une réforme indispensable », lundi soir. Le Premier ministre s’est rendu ce mardi à la réunion hebdomadaire des députés de La République en marche, accompagné des ministres Marc Fesneau, Agnès Buzyn, et du Haut-commissaire aux Retraites Jean-Paul Delevoye, dont les liens avec le secteur de l’assurance ont déclenché une polémique lundi.

Edouard Philippe n’a rien dévoilé en avant-première aux députés, à la veille de ses annonces sur la réforme, assurent des parlementaires présents à cette réunion à huis clos. « C’était plus une réunion de mobilisation que d’information », raconte Bruno Bonnell, député du Rhône. Le chef du gouvernement a écouté « les retours terrain » des élus, « environ 35 ont pris la parole », selon le parlementaire de la région lyonnaise. L’occasion de se motiver entre marcheurs. « On entend énormément de gens qui nous disent " lâchez rien ! " », assure-t-il.

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Impatience dans la majorité

Le Premier ministre a aussi prévenu les troupes : « il ne croit pas aux annonces magiques, sa parole mercredi ne va pas soudainement dissiper la contestation », dit Bruno Bonnell. « Mais on va passer d’un débat d’hypothèses à un débat de propositions, et de décisions », assure-t-il, non sans une pointe de soulagement.

« C’est vrai qu’on est assez impatients, il est temps d’arriver aux annonces », abonde Nadia Hai, députée des Yvelines. « Elles vont permettre de rassurer, et surtout de mettre fin à toutes les fausses informations qui circulent, en particulier sur la prétendue baisse des pensions des enseignants », déplore-t-elle.

Les députés chargés de convaincre sur le terrain

Pour autant, la majorité se prépare à une « mobilisation importante » des opposants, et aussi à de nouvelles questions suscitées par les annonces prévues mercredi. « On se préparera à y répondre », assure Nadia Hai. Pour les 300 députés LREM, dès cette fin de semaine et le retour en circonscription, la mission sera donc d'« expliquer sur le terrain le nouveau système universel de retraite », a déclaré la porte-parole du groupe, Marie Lebec, lors d’une conférence de presse ce mardi.

Mais comment convaincre une opinion majoritairement méfiante envers l’exécutif ? Selon un sondage Harris interactive publié lundi, deux tiers des Français ne font confiance ni à Emmanuel Macron, ni au gouvernement, pour faire « de bonnes propositions » en matière de retraites. Pour l’instant, une majorité de sondés (68 %) soutient le mouvement de grève.

L’opinion scrutée

« Mais ça peut changer, car la grève et les blocages, s’ils durent trop longtemps, peuvent faire basculer l’opinion », estime Bruno Bonnell. En attendant, « il va falloir rappeler l’essentiel, On s’est enfermé dans le débat technocratique. Il faut répéter que chaque heure travaillée va donner droit, pour tous, à la même chose ».

Les députés marcheurs misent aussi sur un déminage par secteurs. Le gouvernement continue d’insister sur ses propositions pour certaines professions, comme les enseignants ou les policiers. Une dernière réunion se tiendra ce mardi soir à l’Elysée, où Emmanuel Macron réunira les ministres impliqués et les cadres de la majorité.