Lyon : Un rapport met en doute la réalité de l'emploi d'une ex-compagne de Gérard Collomb
ENQUETE•Les conclusions du rapport de la chambre régionale des comptes ont été rendues publiques ce mercrediC.G. avec AFP
Gérard Collomb a-t-il favorisé l’embauche de son ex-compagne, la mère de l’un des fils ? Et cette dernière a-t-elle réellement travaillé pour la Métropole comme elle le prétend ? Si la justice s’était déjà saisie du dossier en début d’année, le rapport de la chambre régionale des comptes, consacré sur 300 pages aux finances de la ville de Lyon, s’est à nouveau invité dans l’actualité. Ses conclusions, rendues publiques mercredi dans un contexte électoral sensible, ne plaident guère en faveur du maire de Lyon.
La chambre affirme en effet « pas disposer d’éléments matériels » permettant de justifier de l’emploi pendant près de dix ans de Meriem Naouri comme agent municipal. Lors de leur enquête, les magistrats de la Chambre des comptes avaient en effet alerté en février le parquet de Lyon et Gérard Collomb sur la situation de cet agent.
Gérard Collomb réitère qu'il n'a pas eu connaissance des faits avant février
Le parquet avait ensuite ouvert une enquête sur de « possibles détournements de fonds publics » au profit de l’ex-compagne du maire. Des perquisitions avaient été menées en juin au domicile de Gérard Collomb et à l’Hôtel de Ville.
L’ancien ministre de l’Intérieur, qui avait diligenté une enquête administrative, a réaffirmé mercredi n’avoir eu « connaissance des faits qu’en février [2019] ». Selon le rapport définitif de la Chambre régionale des comptes, qui consacre trois pages, « l’activité alléguée par la ville de cet agent (…) durant la période 2010-2015 sur des fonctions d’accueil et d’information du public n’a fait l’objet d’aucune traduction administrative ».
Emploi fictif ?
Sur la période « de juillet 2015 à avril 2018, l’agent n’a été affecté à aucun emploi de la ville correspondant à son grade et à ses fonctions effectives », poursuit le rapport dont les grandes lignes ont été présentées lors d’une conférence de presse de la ville, avant de l’être le 18 novembre au conseil municipal.
« Dans ces conditions, la chambre ne dispose pas d’éléments matériels attestant du service fait par cet agent sur la période courant de l’année 2010 au mois d’avril 2018 », conclut la chambre.