Les membres des Républicains élisent leur président ce dimanche
SCRUTIN•Un second tour sera organisé le week-end prochain si aucun des trois candidats n’atteint dès ce soir la barre des 50 %20 Minutes avec AFP
Les membres de Les Républicains votent dimanche pour élire leur nouveau président, qui aura la lourde tâche de rassembler un parti en crise profonde à l’approche des municipales et de trouver un candidat ou une candidate à la droite pour 2022. Le vote électronique s’est ouvert samedi à 20h et sera clos vingt-quatre heures plus tard. Les quelque 130.000 adhérents et adhérentes à jour de leur cotisation sont appelés à départager trois candidats : le patron des députés et députées LR Christian Jacob, qui fait figure de favori, le député souverainiste du Vaucluse Julien Aubert et le plus libéral Guillaume Larrivé, député de l’Yonne.
Si aucun ne parvient à réunir une majorité absolue, un second tour aura lieu le week-end prochain. Une chose est certaine : le vainqueur ne sera pas le candidat LR à la présidentielle de 2022. La direction intérimaire, mise en place après la démission de Laurent Wauquiez en juin, a demandé aux prétendants de renoncer à cette ambition, pour ne pas relancer la machine à perdre des guerres fratricides.
La question de la participation
Dans un parti déboussolé, la première incertitude tient au taux de participation qui avait atteint le score honorable de 42 % en 2017 lors de l’élection de Laurent Wauquiez. « Je crains qu’elle soit très faible » a averti le patron du groupe LR au Sénat, Bruno Retailleau, samedi sur Europe 1. La seconde tient au score de Christian Jacob, qui pourrait pâtir d’une poussée de ses challengers. Il y a deux ans, Laurent Wauquiez avait été élu dès le premier tour avec 75 % des voix. LR comptait alors 235.000 adhérents et adhérentes, 100.000 de plus qu’aujourd’hui.
A 59 ans, Christian Jacob, fort de sa connaissance de la machine LR, de ses 8.000 parrainages et de son image rassurante de chiraquien historique, veut avant tout « rassembler, réconcilier et rebâtir » un « grand parti de droite, ouvert, populaire et fier de ses valeurs ». Une prudence que ses deux challengers quadragénaires ne se sont pas privés d’épingler, même si la campagne, sans débat à trois, est restée courtoise.
Une alliance des challengers ?
A la tête de son mouvement « Oser la France », Julien Aubert, qui se voit comme « la surprise » de ce scrutin, propose une « ligne patriote, républicaine, sociale, gaulliste ». Guillaume Larrivé, qui se présente comme « le plus disruptif des trois », veut bâtir « le parti de la France libre » pour « construire le mouvement populaire de l’après-Macron ». Tous deux se sont engagés à unir leurs forces en cas de deuxième tour.
Le futur président devra reconstruire un parti, héritier de l’UMP, mais qui a accumulé les revers : défaite de Nicolas Sarkozy à la présidentielle de 2012, éviction historique du deuxième tour à celle de 2017, jusqu’à la violente gifle de 8,5 % aux Européennes de mai. Le prochain président devra donc fixer un cap, dans un espace politique réduit : d’un côté La République en marche qui s’attaque à des thèmes régaliens marqueurs de la droite, et de l’autre l’extrême droite où l’on prône le rapprochement.