Présidence LR : Pourquoi le grand favori Christian Jacob reste sous pression
ELECTION•Candidat au poste de président des Républicains, Christian Jacob pourrait être désigné dès le premier tour dimanche soirThibaut Le Gal
L'essentiel
- L’élection du président des Républicains aura lieu les 12-13 octobre et, en cas de deuxième tour, les 19 et 20 octobre.
- Soutenu par de nombreux cadres, Christian Jacob fait figure de favori.
- Malgré ce statut, le député de Seine-et-Marne reste sous pression avant le vote.
Il est le grand favori de l’élection à droite. Avant même sa propre déclaration de candidature le 21 juin, Christian Jacob était présenté comme la personnalité ayant le plus de chance de succéder à Laurent Wauquiez à la tête des Républicains. Au fil des semaines de campagne, et des soutiens engrangés, le député de Seine-et-Marne a renforcé ce statut. Mais à quelques jours du premier tour*, organisé ce week-end, l’ancien maire de Provins reste sous pression. 20 Minutes vous dit pourquoi.
Parce qu’il est obligé de faire un gros score
Christian Jacob a recueilli le soutien de la grande majorité des cadres du parti et les parrainages de près des deux tiers des députés LR, dont il dirige le groupe à l’Assemblée depuis 2010. Suffisant pour être élu dès dimanche soir, et s’éviter un second tour face à l’un des deux autres candidats, le député du Vaucluse Julien Aubert, ou l’élu de l’Yonne Guillaume Larrivé ?
« Christian Jacob mobilise pas mal de monde dans les réunions publiques, il est soutenu par des fédérations qui comptent de nombreux militants comme les Alpes-Maritimes. Les retours que j’ai me font penser qu’il gagnera au premier tour, espère Virginie Duby-Muller, députée de Haute-Savoie. Ce serait un beau symbole. S’il pouvait l’emporter avec une majorité large, ça lui permettrait d’asseoir tout de suite sa légitimité ».
Pour rappel, Nicolas Sarkozy avait pris le parti en novembre 2014 dès le premier tour, avec 64,5% des voix. Même résultat pour Laurent Wauquiez en décembre 2017, avec 74.64 % des suffrages. La droite espère un résultat tranché, et ne pas revivre le duel fratricide Copé-Fillon de 2012. « C’était un épisode douloureux, avec une division au sein même du groupe à l’Assemblée. Vu notre situation, il faut éviter les doutes qui pourraient créer une période de tension », poursuit l’élue.
Parce qu’il doit mobiliser
L’autre donnée qui sera étudiée dimanche est la participation. D'après le parti, 131.268 militants électeurs sont à jour de cotisation et peuvent donc participer au vote. Après la claque des européennes, et dans le contexte où la tentation Macron reste une possibilité à droite, la mobilisation des électeurs sera cruciale.
« Ce qui se joue dimanche, c’est la survie de notre mouvement politique. On a besoin d’une victoire nette pour bien repartir, avant les municipales. L’objectif est de mobiliser largement, pour avoir une légitimité populaire », assure Damien Abad, député de l’Ain. Mais le vice-président LR reste prudent : « 50.000 serait un bon chiffre, car on sait qu’on a encore beaucoup de travail, les européennes ont eu un effet d’assommoir ».
Parce que même un favori… peut perdre
C’est un truisme de le dire, mais en politique, un favori peut parfois tomber de haut. « Attention, la victoire n’est pas faite. En 1999, Jean-Paul Delevoye, le candidat favori [et soutenu par l’Elysée] avait été battu par Michèle Alliot-Marie », nous disait l’ancien secrétaire d’Etat Roger Karoutchi, aujourd’hui sénateur des Hauts-de-Seine.
« Il y a des candidats valeureux en face. Christian Jacob le sait, il ne les a pas pris à la légère, et a fait une vraie campagne de terrain », indique Damien Abad. Ses adversaires, eux, maintiennent la pression. Dans le JDD, Julien Aubert prévient : « Il y aura un deuxième tour, et s’il y a un deuxième tour, Christian Jacob sera battu ».
*L’élection du président des Républicains aura lieu les 12-13 octobre et, en cas de deuxième tour, les 19 et 20 octobre.