L’Hérault alloue près de deux millions d’euros à des projets participatifs
INVESTISSEMENT•Le département de l’Hérault ouvre une petite part de son budget d’investissement au budget participatifJérôme Diesnis
L'essentiel
- Le conseil départemental de l’Hérault ouvre une partie de son budget d’investissement (1,8 million) au budget participatif, des projets proposés et choisis par les citoyens.
- Environ 90 collectivités proposent cet exercice de démocratie directe en France.
A Capestang, Palavas ou Juvignac, les projets citoyens fleurissent depuis plusieurs mois, voire plusieurs années. Ces communes de l’Hérault proposent aux habitants de consacrer une partie de leurs budgets d’investissement annuel à des projets proposés par la population.
Le phénomène, né en 1989 à Porto Alegre au Brésil, a essaimé dans de nombreux pays. En France, Paris y consacre même 5 % de son budget d’investissement (100 millions d’euros). A son tour, le conseil départemental de l’Hérault a décidé de rejoindre les 90 collectivités qui ont ouvert en 2018 une part de leurs budgets à leurs administrés.
L’Hérault va devenir le troisième département à adopter la pratique, après le Loiret et le Gers, précurseurs en la matière (avec 3 % de ses investissements). La collectivité va y consacrer 1,8 million d’euros (soit 0,72 % de son budget d’investissement). « Bon, on ne va pas financer des téléphériques, sourit son président Kléber Mesquida (PS). Mais si les projets le méritent, nous pourrons augmenter l’enveloppe initiale. »
Un vote du public
Les dossiers sont à déposer sur le site du conseil départemental à partir de ce mardi et jusqu’au 15 décembre. « Une commission citoyenne » se chargera ensuite de veiller au respect des critères (servir l’intérêt public, ne pas générer de dépenses de fonctionnement, figurer dans les compétences de la collectivité). Puis des experts se prononceront sur leur faisabilité technique.
Les projets ayant passé ces étapes seront proposés au vote du grand public, entre le 1er avril et le 15 mai. Tout résident du département âgé d’au moins 11 ans pourra voter pour trois projets de son choix. L’idée est séduisante sur le papier, mais ne suscite pas toujours l’engouement populaire. A Clapiers, qui ouvre 5 % de son budget d’investissement aux projets participatifs, seuls 8,58 % des inscrits s’étaient par exemple déplacés en 2017 pour cet exercice de démocratie directe. Le vote pour les projets du département devrait être dématérialisé. Encore un effort !