Mort de Jacques Chirac : Vladimir Poutine, Bill Clinton, Gerhard Schröder… La classe politique mondiale réunie pour un hommage solennel
DECES•L’hommage officiel rassemblera une grande partie de la classe politique française mais aussi de nombreux chefs d’Etat et de gouvernement étrangers20 Minutes avec AFP
Des compagnons de route de l’ex-chef de l’Etat mais aussi quelques anciens adversaires. Anciens présidents, ministres, chefs de parti… La classe politique se réunit, ce lundi midi à l’église Saint-Sulpice, pour rendre un hommage solennel à Jacques Chirac, avant son inhumation, en privé, au cimetière du Montparnasse.
Au lendemain de l’hommage populaire aux Invalides, où des milliers de personnes se sont rendues, l’hommage officiel rassemblera la classe politique française mais aussi des chefs d’Etat et de gouvernement étrangers.
Près de 80 personnalités étrangères
Près de 80 personnalités étrangères, chefs d’Etat et de gouvernement, anciens dirigeants et membres de familles royales seront présents. Les présences du président Vladimir Poutine, du président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker, des présidents italien Sergio Mattarella et congolais Denis Sassou Nguesso ainsi que celle des Premiers ministres libanais Saad Hariri et hongrois Viktor Orban avaient déjà été annoncées samedi.
Dimanche, l’Elysée a également annoncé celles de l’ex-président des Etats-Unis, Bill Clinton (1993-2001), du roi Abdallah de Jordanie et de l’émir du Qatar, Tamim Bin Hamad Al-Thani. Autres ex-dirigeants du temps de Jacques Chirac, l’ancien chancelier allemand Gerhard Schröder, l’ancien Premier ministre espagnol Jose Luis Rodriguez Zapatero et l’ancien président sénégalais Abdou Diouf seront également présents.
Trois anciens présidents de la République présents
Trois anciens présidents de la République – Valéry Giscard d’Estaing, Nicolas Sarkozy et François Hollande – seront présents auprès d’Emmanuel Macron, qui a décrété un jour de deuil national. Une rivalité tenace a opposé Jacques Chirac à VGE, qui a toujours considéré que la « trahison » de son ancien Premier ministre (1974-1976) a contribué à sa défaite face à François Mitterrand en 1981. Aujourd’hui âgé de 93 ans, Valéry Giscard d’Estaing a fait part jeudi de son « émotion » à l’annonce de son décès dans un message très formel.
La « trahison » a également été au cœur des relations tumultueuses entre Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy, qui avait soutenu Edouard Balladur lors de l’élection présidentielle de 1995. Ce que son parrain en politique ne lui pardonna jamais. « C’est une part de ma vie qui disparaît aujourd’hui », a dit jeudi Nicolas Sarkozy, en rendant un hommage ému à son prédécesseur à l’Elysée. Au départ, François Hollande a été un adversaire déterminé du leader de la droite française qu’il était allé défier dans son fief corrézien lors des législatives de 1981. Mais la Corrèze les a ensuite rapprochés et il a chaleureusement salué le « combattant » et l'« humaniste » qui « aimait les gens ».
Marine Le Pen a renoncé à venir
Pour permettre aux députés et aux ministres concernés d’assister à la cérémonie, le débat sur l’immigration prévu lundi à l’Assemblée nationale a été repoussé. Et le président du Sénat, Gérard Larcher, qui devait ouvrir le congrès des régions à Bordeaux, a reporté son intervention. Des chiraquiens pur sucre, comme l’ancien Premier ministre Alain Juppé qui l’a accompagné pendant plus de quarante ans, mais aussi d’anciens adversaires qui ont salué depuis jeudi les qualités humaines de Jacques Chirac à défaut de son bilan, lui rendront hommage.
Seule dissonance, la famille Chirac ayant émis des réserves sur sa venue, Marine Le Pen a indiqué dimanche qu’elle n’assistera pas à la cérémonie. Evoquant « le respect de l’esprit républicain », la patronne du Rassemblement national avait d’abord annoncé sa présence, comme le permet le protocole. « C’est avec regret que nous prenons acte du refus de la famille Chirac » de respecter ces usages, « en permettant à tous les représentants élus du peuple français de se rendre […] à la cérémonie d’hommage à l’ancien Président », a-t-elle déploré dans un tweet.
Jacques Chirac a été un adversaire résolu de son père Jean-Marie Le Pen, alors à la tête du Front national, qu’il avait battu au second tour lors de la présidentielle 2002.