Européennes à Nice: Pour Christian Estrosi, Les Républicains doivent se préparer à «des coalitions» avec la majorité
POLITIQUE•Le maire LR de Nice estime que son parti doit « rompre avec l’idée de faire route tous seuls »M.Fr. avec AFP
Après les résultats aux Européennes dimanche dernier, Christian Estrosi parlait déjà du « pire résultat de l’histoire de la droite ». Désormais, il estime que Les Républicains doivent « rompre avec l’idée de faire route tous seuls », y compris se préparer à « exercer des responsabilités gouvernementales » dans des « coalitions » avec la majorité.
Après l’échec historique de LR aux élections européennes et la démission de Laurent Wauquiez de la présidence du parti dans la foulée, le maire LR de Nice a identifié pour son renouveau quatre conditions qui, si elles n’étaient pas remplies, le conduiraient à « prendre (ses) distances », sur BFMTV et RMC.
Quatre « questions claires »
« Est-ce qu’on est d’accord pour que le renouveau parte des territoires et ne soit pas accaparé par des états-majors (…), pour ouvrir les lignes politiques vers la société, l’économique et le social (…), pour rompre avec l’idée qu’on peut faire route tous seuls ou pour trouver des ententes » en « souten (ant) les réformes du président de la République quand elles nous semblent bonnes », sans « se trahir », a-t-il énuméré.
Dernier sujet, « est-ce qu’on est d’accord pour dire que nous ne voulons pas voir émerger le Rassemblement national et l’extrême droite dans notre pays », a-t-il ajouté, souhaitant quatre « oui » à ces quatre « questions claires ».
« Savoir se restructurer et se remettre en cause »
Relancé sur le sujet d’un soutien aux réformes de la majorité, Christian Estrosi, maire « Macron-compatible » qui avait finalement indiqué qu’il voterait LR aux Européennes, a rappelé considérer comme « une forme de sectarisme » la décision d’exclure de LR Edouard Philippe et Gérald Darmanin, aujourd’hui membres du gouvernement.
Il a ainsi appelé LR à « savoir se restructurer et se remettre en cause pour être prête à exercer des responsabilités gouvernementales si une situation politique s’avérait nécessaire pour l’intérêt général de notre pays », parce que « le président de la République lui-même constaterait que ce serait une nécessité pour notre pays de faire appel à cette expérience ».
« Des coalitions »
« A un moment, dès lors que les politiques qui sont conduites par la majorité actuelle répondent pour l’essentiel à des réformes que nous-mêmes nous conduirions, rien ne pourrait s’opposer à ce que nous ayons des coalitions », a-t-il ajouté.
Considérant que c’est « chez LR aujourd’hui qu’il y a le plus d’expérience », il a jugé « dommage que cette matière grise (…) ne puisse pas participer aux affaires de l’Etat ». A propos des municipales, il a appelé « les états-majors politiques » à ne pas s’en « mêler » car « administrer une commune » est bien différent de se présenter à une élection nationale.