Assemblée: Ferrand et ses prédécesseur se paient Steve Bannon, «lobbyiste de l'Internationale populiste»
EUROPEENNES•La tournée française de l'ex-stratège de Donald Trump est dénoncée par Richard Ferrand et cinq anciens présidents de l'Assemblée nationale20 Minutes avec AFP
Unis contre Steve Bannon. Richard Ferrand (LREM) et cinq anciens présidents de l’Assemblée nationale critiquent dans une tribune publiée mardi sur le site du Figaro l'« ingérence intempestive » de l’ex-stratège de Donald Trump, avant les européennes.
Celui qui est qualifié de « maître des cérémonies de l’ultradroite », « au service d’intérêts étrangers », fait « la tournée des médias pour dire à la Nation française ce qu’elle doit faire », observent Richard Ferrand, son prédécesseur François de Rugy (LREM), les socialistes Claude Bartolone et Louis Mermaz, ainsi que les anciens titulaires de droite Patrick Ollier et Jean-Louis Debré.
« Conseiller de l’ombre de Donald Trump »
« Pour combattre une Europe rendue responsable de tous les maux, il faudrait suivre les injonctions lancées depuis une suite d’un grand palace parisien par un conseiller de l’ombre de Donald Trump, recyclé en lobbyiste multicarte de l’Internationale populiste », lancent-ils.
« Nous savons que les mots d’ordre populistes sont, avant tout, réducteurs et mensongers ; il suffit, pour s’en rendre compte, de voir ceux qui se targuent d’indépendance nationale faire cause commune avec les nouveaux impérialismes, dont ils briguent d’avance la tutelle », poursuivent Ferrand et ces anciens présidents du Palais Bourbon, dans une allusion aux extrêmes.
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Selon eux, « il nous faudrait presque vous remercier, Monsieur Bannon, car votre ingérence intempestive dans les affaires intérieures de la France nous montre, mieux qu’aucune considération théorique, pourquoi et en quoi nous avons besoin, maintenant, d’une Europe-puissance ».
« Pour que ni l’Amérique ni la Russie ne nous dicte notre conduite. Pour qu’aucun des alliés et financiers du populisme ne nous conduise dans l’impasse. Pour que les Européens demeurent maîtres de leur destin », conclut cette tribune, à cinq jours du scrutin européen.
Steve Bannon a enchaîné les interviews avec les médias français pour encenser Marine Le Pen. Lundi soir, Emmanuel Macron a dénoncé dans une interview une « connivence entre les nationalistes et des intérêts étrangers » pour démanteler l’Europe en citant Steve Bannon. Ce dernier n’a « aucun rôle dans la campagne » du RN, a assuré de son côté Marine Le Pen.