De notre envoyé spécial à Royan,

L’UMP a trouvé la solution pour afficher un semblant d'«unité», le maître-mot de cette rentrée politique. A la tribune ou dans les coursives de l’université d’été de Royan qui s'est ouverte ce vendredi soir, les leaders de la droite n’ont cessé de taper sur le Parti socialiste, ce «cimetière des éléphants».

Une vraie démonstration de rhétorique: à force, les nombreux journalistes présents sur place savent maintenant par coeur que l’antonyme d’«unité», c’est «La Rochelle», là où se sont déroulées le week-end dernier les universités d’été du PS.

De Gaulle déterré

«La Rochelle fut pathétique. Royan sera sympathique», répète devant toutes les télés Nadine Morano, fière de sa rime. A la tribune pour le discours d’ouverture des festivités, Christian Estrosi déterre carrément De Gaulle pour tacler la gauche: «Ici, La Rochelle, les socialistes parlent aux socialistes».

Dans ce concert de petites phrases et au milieu des cris sarkolâtres des Jeunes Populaires dont c’est la grande fête, on en oublierait presque les luttes de pouvoir au sommet de l’UMP. Et la délicate question de la succession probable de Patrick Devedjian, le secrétaire général du mouvement, très contesté.

Estrosi content de ses jeunes

L’objectif de la direction est atteint, comme nous le confie Christian Estrosi, secrétaire général adjoint de l'UMP: «On voulait montrer notre unité. Les Jeunes UMP, qui étaient très divisés [à la suite de l’élection cet été de leur nouveau chef] ont montré qu’ils pouvaient se réunir alors que ce n’était pas évident. Nous, les aînés, devons retenir la leçon».

La première soirée est donc réussie, les divisions du PS ayant largement occultés celles de l’UMP. Samedi, ce sera très certainement au tour des rondeurs de Rachida Dati de masquer les luttes d’appareil. Patrick Devedjian peut respirer un grand coup.