Royan: les jeunes UMP vont «faire la fête» dans une ambiance massacrante
POLITIQUE•L'été a été sanglant chez les jeunes, de nombreux militants ont très mal vécu l'ingérence de la direction de l'UMP...Vincent Glad
A l'UMP, tout le monde est d'accord. La Rochelle - et son spectacle des divisions du PS - doit être le «contre-exemple» des universités d'été que le parti organise ce week-end à Royan. Mais rien ne sera simple.
Devant les nombreux journalistes présents, il faudra faire bonne figure, aussi bien chez les «aînés», qui pourraient remettre en cause la légitimité de Patrick Devedjian au secrétariat général du mouvement, que chez les Jeunes Populaires qui sortent d'une grave crise.
«En chien de faïence»
L'été a été sanglant chez les jeunes. De nombreux militants ont très mal vécu l'ingérence de la direction de l'UMP dans le scrutin pour élire le nouveau président des Jeunes Populaires. Aurore Bergé et Matthieu Guillemain, deux opposants à Benjamin Lancar, le candidat défendu par les «aînés», ont du rejoindre à contre-cœur, sa liste, après avoir subi des pressions.
Elu confortablement fin août, malgré une forte abstention, Benjamin Lancar dirige depuis deux semaines le mouvement dans un contexte tendu. Il partage le pouvoir avec deux de ses anciens adversaires, Aurore Bergé et Matthieu Guillemain et les deux camps se regardent «en chien de faïence» au Bureau National, selon un de ses membres.
Le discours de Lancar sifflé?
Royan peut-il virer au naufrage? «L'état d'esprit est mitigé, explique Edouard Richard, responsable départemental du Maine-et-Loire récemment démissionnaire pour protester contre l'élection annoncée de Lancar. Il y a une forte amertume par rapport à ce qui s'est passé mais en même temps, on ne veut pas exposer notre linge sale devant les journalistes.»
Pour «marquer le coup» malgré tout, des militants ont prévu de siffler le discours d'ouverture de Benjamin Lancar et de Frédéric Lefebvre, un des leaders de l'UMP, rendu responsable des manœuvres au sein des Jeunes Populaires. Un groupe Facebook a même été ouvert pour faire passer le mot. Ce qui a provoqué la colère du président des jeunes UMP qui comptait, dans un premier temps, black-lister les inscrits à ce groupe.
Inscription sous un faux nom
Les révoltés de Facebook devraient finalement pouvoir rentrer mais selon certains, il est «évident» que des anti-Lancar ne passeront pas les contrôles à l'entrée. Tristan Maupoil, un des leaders du front contre le nouveau président, explique qu'«un membre du bureau national [lui] a proposé de [s']inscrire sous un faux nom et une fausse adresse pour pouvoir rentrer.»
Malgré les difficultés, Benjamin Lancar affiche un grand sourire: «On a tous envie de faire la fête, de faire l'unité, de réfléchir politiquement ensemble. On vit les dernières frustrations des gens déçus par mon élection. Je ne leur en veux pas, je veux qu'on travaille ensemble».
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