Un député PS de Haute-Garonne fustige les propos de Castaner sur les ONG en Méditerranée
POLITIQUE•Joël Aviragnet, député PS de Haute-Garonne, a estimé dans l’Hémicycle que les propos de Christophe Castaner «étaient une injure» aux valeurs républicaines. Le ministre de l’Intérieur lui a répondu dans la fouléeB.C.
L'essentiel
- Vendredi, Christophe Castaner, tenait des propos sur les ONG qui viennent en secours aux migrants, jugeant que certaines avaient pu «se faire complices» des passeurs.
- Mercredi, le député de Haute-Garonne, Joël Aviragnet, a critiqué le ministre de l’Intérieur lors des questions au gouvernement.
- Castaner s’est défendu, rappelant sa prise de position pour faire barrage à l’extrême droite lors des Régionales de 2015.
«On a observé que certaines ONG étaient en contact téléphonique avec des passeurs », indiquait vendredi dernier Christophe Castaner. Avant d’ajouter que « les ONG dans ce cas-là ont pu se faire complices des passeurs ».
Des déclarations qui lui ont valu de vives critiques, jusque dans l’Hémicycle. Mercredi, lors des questions au gouvernement, c’est l'élu socialiste Joël Aviragnet, député de la 8e circonscription de la Haute-Garonne, qui s’en est fait le porte-voix, en fustigeant les propos du ministre de l’Intérieur sur les associations qui viennent en aide aux migrants.
« Votre discours est une injure à nos valeurs républicaines ! Vous avez couvert de honte notre pays. Ces ONG sont l’honneur de l’Europe, elles sauvent l’Humanité qui est en chacun de nous », a lancé au micro l’élu du Comminges.
Et de demander au ministre : « L’une de mes plus grandes fiertés lorsque j’étais maire fut d’accueillir des familles de réfugiés. Suis-je moi aussi complice des passeurs ? »
Contre-vérités
Après avoir déjà réagi sur les réseaux sociaux pour dénoncer les contre-vérités, Christophe Castaner a rappelé qu’il avait indiqué que « les ONG jouent un rôle essentiel pour apporter une aide aux migrants, cela ne fait aucun doute ». « Nos seuls ennemis ce sont les passeurs et personne d’autre », a-t-il assuré.
Le ministre de l’Intérieur a tenu à préciser que son combat contre l’extrême droite « est clair et constant », « y compris en 2015 lorsqu’il a fallu que je retire ma liste aux élections régionales ».
A l’époque Christophe Castaner était tête de liste PS. Arrivé en troisième position au premier tour, derrière Christian Estrosi (LR) et la candidate frontiste Marion Maréchal-Le Pen, il s’était retiré à la faveur du maire de Nice, qui avait été élu.