Grand débat national: Emmanuel Macron se rend en Corse «disponible et volontaire»
RENCONTRE•Le chef de l’Etat attendu ce jeudi pour la dernière étape du tour de France débuté dans le cadre du grand débat, avec une rencontre avec les élus insulaires20 Minutes avec AFP
Deux jours avant sa venue en Corse, Emmanuel Macron a affirmé qu’il était « disponible et volontaire » pour débattre avec les élus insulaires, malgré un regain de tension et de grogne dans les rangs nationalistes, a confié le chef de l'Etat dans un entretien accordé à Corse-Matin.
« Je viens en Corse disponible et volontaire. Disponible pour toutes celles et ceux qui seront présents, et volontaire pour échanger et apporter ma part de réponses de manière concrète », a déclaré le président de la République. Il est attendu ce jeudi pour la dernière étape du tour de France qu’il a engagé dans le cadre du grand débat national, avec une rencontre avec les élus insulaires à Cozzano, un village de l’intérieur de l’île.
« Répondre directement aux questions spécifiques de la Corse »
Mais le président autonomiste du conseil exécutif corse Gilles Simeoni a d’ores et déjà annoncé qu’il ne « participera (it) pas en l’état » à cette rencontre, dénonçant «un blocage politique» avec Paris. Le président de l’Assemblée de Corse Jean-Guy Talamoni a lui aussi annoncé son absence tandis que des appels à une demi-journée « Isula Morta » (île morte) ont été lancés pour jeudi entre 12 heures et 18 heures.
Au cours du débat, Emmanuel Macron espère échanger « sur les sujets nationaux et la crise que nous traversons aujourd’hui, mais également pour répondre directement aux questions spécifiques de la Corse », qu’elles soient économiques, sociales ou politiques. Sa visite intervient dans un contexte de crainte d’une reprise des violences après la découverte lundi de deux tentatives d'attentat contre des bâtiments des finances publiques à Bastia, et le plasticage de plusieurs résidences secondaires depuis le début mars.
L’inscription de la Corse dans la Constitution est « toujours d’actualité »
Indiquant avoir récemment eu « une longue discussion » avec Gilles Simeoni, le chef de l’Etat souligne que leur responsabilité commune « est de ne pas faire bégayer l’histoire » et de « tout faire pour que la page de la violence soit définitivement tournée ». « Je pense qu’on peut défendre l’identité de la Corse et respecter profondément la République et ses valeurs », précise-t-il. Emmanuel Macron confirme que la principale annonce de cette première visite, l'inscription de la Corse dans la Constitution, est «toujours d'actualité».
« C’est un geste politique fort. Un projet de texte a été débattu entre les représentants de la Collectivité de Corse et des maires et la ministre Jacqueline Gourault. Il a fait l’objet d’un compromis entre les attentes des Corses et les souhaits de la représentation nationale », indique-t-il, tout en reconnaissant que le texte « ne va pas aussi loin que certains l’auraient voulu ».
Macron concède sur le bilinguisme mais refusé la co-officialité du corse
« Dès lors que la Constitution reconnaît la spécificité corse, l’efficacité sera au rendez-vous », assure-t-il. Pour soutenir la langue corse, que les nationalistes souhaiteraient rendre obligatoire jusqu'en Terminale, il annonce une concession : le corse sera sur l’île l’une des spécialités du baccalauréat, avec quatre heures par semaine en première et six heures en terminale.
Le chef de l’Etat a réaffirmé qu’il soutenait le bilinguisme mais refusé la co-officialité du corse, « car il n’y a qu’une langue officielle dans la République ». Par ailleurs seront créés 55 postes dans les établissements scolaires à la rentrée 2019 et 40 à l’université. Ces avancées ont été actées lors d’une rencontre lundi entre les ministres Jean-Michel Blanquer (Education) et Jacqueline Gourault (Cohésion des territoires), Gilles Simeoni et Jean-Guy Talamoni.