ELECTIONSEELV présente son «plan d'action pour l'Europe» et dézingue ses concurrents

Européennes: EELV dévoile son «plan d'action pour l'Europe» (et dézingue les autres listes écolos)

ELECTIONSEurope-Ecologie-Les Verts (EELV) et sa tête de liste Yannick Jadot ont présenté ce lundi leur « plan d’action pour l’Europe » en vue des européennes
Thibaut Le Gal

Thibaut Le Gal

L'essentiel

  • Yannick Jadot a présenté ce lundi un «plan d'action pour l'Europe» en vue des européennes.
  • Concurrencé par La France insoumise et Place publique, EELV n'a pas épargné ses concurrents.
  • Les écologistes proposent « un plan d'investissement de 100 milliards d'euros».

«Nous voulons retrouver le courage des pères fondateurs de l’Europe ». Yannick Jadot, tête de liste Europe Écologie-Les Verts pour les européennes, a présenté ce lundi le programme de son parti dans ses locaux de campagne à Paris. Fustigeant le « modèle économique destructeur pour la planète », l'écolo a évoqué deux options possibles : « Le statu quo, c’est-à-dire la barbarie et une Europe qui se disloque » et « face à ce scénario noir, il y a le scénario de l’enthousiasme, des solutions, qui mobilise l’ensemble de la société européenne : celui de l’écologie ».

Yannick Jadot ajoute : « Nous considérons avec la modestie que vous connaissez que nous sommes le mouvement politique le plus lucide sur le monde tel qu’il va ». Dans son viseur, les autres listes écolos.

Le ralliement de Canfin à LREM, « une capitulation »

Distancé par LREM, au coude-à-coude avec la France insoumise et menacé par Place publique dans les sondages, EELV a profité de l’occasion (et des questions des journalistes) pour dégommer tout ce qui pouvait ressembler de près ou de loin à de l’écologie sur les autres listes.

La première gifle vise Pascal Canfin, ex-ministre EELV, probable n°2 sur la liste La République en marche. « C’est une capitulation. Faire croire que l’écologie serait compatible avec la politique menée depuis un an et demi par Emmanuel Macron est une faute lourde », tacle le candidat David Cormand. « Nicolas Hulot l’a déjà dit en quittant le gouvernement, et même la propre ONG de Canfin [WWF France] a considéré que ça n’allait pas ».

« Un vote pour LREM est un vote contre l’écologie, abonde Julien Bayou, porte-parole du parti. Ce n’est pas la liste Macron qui va faire quoi ce soit contre les pesticides, ou s’opposer aux traités commerciaux de libre-échange ».

Place publique pas épargnée

Critiqué pour avoir refusé l'union des gauches, Yannick Jadot a torpillé ses concurrents. « Nous, cela fait des années que nous sommes écologistes. Nos élus siégeront dans le groupe du Parti vert européen. Les insoumis seront eux avec la Gauche unitaire européenne, qui rassemble des pro-Russes et des pro-charbon », a-t-il lancé, fustigeant également les « tambouilles internes » de Place publique. « C’est quand même extraordinaire de faire une liste sans savoir où siégeront les élus », en référence aux récentes déclarations de Raphaël Glucksmann sur les alliances au Parlement européen.

Un plan d’investissement de 100 milliards d’euros

Pour le reste, les écologistes ont présenté un aperçu de leur programme : mise en place d’un « traité environnemental européen, qui fait de l’écologie la norme juridique supérieure », création d’une banque européenne du climat et de la biodiversité pour financer un « plan d’investissement fort » de 100 milliards d’euros. Unprojet similaire était récemment porté par Pierre Larrouturou, allié à Place publique.

Cet investissement était déjà dans les mesures demandées lors de la présidentielle de 2017 par Benoît Hamon, soutenu par Yannick Jadot, a précisé l'entourage de celui-ci auprès de l'AFP. « Le temps des petits pas est fini, il faut être ambitieux », a justifié l’eurodéputée sortante Karima Delli, en sixième position sur la liste.

Le maire de Grande-Synthe (Nord) Damien Carême a plaidé pour la création d’une « Constituante européenne » pour mieux « défendre le droit des femmes, des minorités, des réfugiés » et la mise en place de référendums européens d’initiative citoyenne. Eva Joly, ancienne candidate à la présidentielle, a elle insisté sur la lutte contre les paradis fiscaux et la nécessité de réguler la finance et les banques. Des projets qui pourraient vite se heurter au refus des autres pays européens.

« Il y a matière à faire de la politique dans les traités actuels, répond Julien Bayou. Concernant les paradis fiscaux, il est évident que le Luxembourg a constitué sa prospérité au détriment des autres pays, allant ainsi contre le principe de coopération européenne ».