TWITTERCastaner s'en prend au Défenseur des droits et fait marche arrière

«Renforcement de la répression»: Christophe Castaner s'en prend au Défenseur des droits avant de faire marche arrière

TWITTERDans un premier message publié sur Twitter, le ministre de l’Intérieur visait explicitement Jacques Toubon, reçu par plusieurs médias pour parler de son rapport annuel, rendu public ce mardi
Manon Aublanc

Manon Aublanc

Dans son rapport annuel, rendu public ce mardi, le Défenseur des droits, Jacques Toubon, a dénoncé un « renforcement de la répression » en France, pointant notamment du doigt l’utilisation excessive des lanceurs de balles de défense (LBD) et des grenades explosives. Des conclusions qui n’ont visiblement pas plu à Christophe Castaner, le ministre de l’Intérieur, qui a pris la défense des forces de l’ordre.

« Vous êtes les défenseurs du droit, sur le terrain, dans la vraie vie. Pas dans les studios de radio ou sur les plateaux de télévision », a déclaré le ministre de l’Intérieur devant des forces de l’ordre lors d’un déplacement à Vélizy-Villacoublay (Yvelines). Une déclaration qu’il a ensuite partagée sur son compte Twitter, adressant un petit clin d’œil à Jacques Toubon, reçu par plusieurs médias pour parler des conclusions de son rapport.

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Mais quelques minutes après, Christophe Castaner a finalement supprimé son tweet et l’a remplacé par un autre message, moins agressif : « Vous ne faites jamais usage de la force par plaisir, mais toujours par devoir. Je ne laisserai pas dire que vous êtes une menace pour les droits, alors que vous risquez vos vies chaque jour pour faire respecter le droit ».

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« Le Défenseur des droits fait la tournée des plateaux pour parler de ces sujets-là »

« Si le Défenseur des droits fait la tournée des plateaux pour parler de ces sujets-là, je pense qu’il oublie l’essentiel des droits sur lequel il est saisi. Il a fait le choix de parler de ce sujet et seulement de ce sujet-là, et je le regrette », avait déjà déclaré Christophe Castaner lors de son discours devant les forces de l’ordre, ce mardi matin. « Depuis de longues semaines, chaque samedi notamment, nos forces de l’ordre sont attaquées. Il faut se poser la question simple : est-ce que nos forces de l’ordre ont le droit de se défendre face à l’hyperviolence de quelques-uns ? », a-t-il interrogé.

Dans son rapport, Jacques Toubon a pointé du doigt, « parallèlement au recul des services publics », « une politique de renforcement de la sécurité et de la répression face à la menace terroriste, aux troubles sociaux et à la crainte d’une crise migratoire ». Le Défenseur des Droits s’est également interrogé sur « le nombre "jamais vu" d’interpellations et de gardes à vue intervenues "de manière préventive" » lors de certaines manifestations, notamment celles des « gilets jaunes ». Il a également, de nouveau, réclamé l’interdiction du LBD et de la grenade de désencerclement GLI-F4, deux armes controversées accusées d’avoir fait de graves blessées récemment.